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Comment subvenir dignement à ses besoins au terme de sa vie professionnelle ?

Avec l'allongement de la durée de vie nombreux sont ces Africains qui passeront un temps plus ou moins long en retraite. Une vie sans travail, donc sans salaire qui doit être préparé. Christian Kazumba, Directeur général AdKontact au Mali et au Burkina Faso apporte des éléments de solution. 

Comment subvenir dignement à ses besoins au terme de sa vie professionnelle ? Cette question risque de devenir une préoccupation de plus en plus forte en Afrique subsaharienne dans les prochaines années.

Pourquoi ? Au moins pour quatre raisons :

La prépondérance de l’informel dans les économies locales.

Selon une étude récente de l’Organisation Internationale du Travail, plus de 85% des actifs subsahariens évoluent dans le secteur informel et, par conséquent, ne cotisent pas au système de retraite général mis en place par les pouvoirs publics.

La fragilité du régime général de retraite.

Quiconque connait un tant soit peu l’environnement subsaharien sait que le jeune salarié ou fonctionnaire africain risque, un jour, d’être tenté par l’entreprenariat. La faible durée de cotisation induite fera donc obstacle au versement de pensions satisfaisantes. Par ailleurs, basé sur un principe de solidarité inter-générationnelle et donc de répartition, le régime général des retraites instauré en Afrique francophone ne pourra fonctionner que si la croissance économique subsaharienne devient inclusive et donc capable de créer des emplois pour les plus de 11 millions de jeunes diplômés qui arrivent chaque année sur le marché du travail.

Des phénomènes de solidarité de proximité de plus en plus contestés.

Malgré l’enracinement de  certaines traditions ou modes de vie, l’idée selon laquelle une personne en activité professionnelle se doit de prendre en charge, systématiquement et de manière incontestée, l’existence de plusieurs proches inactifs fait de plus en plus l’objet de débats ou de remise en cause dans certains pays subsahariens.

Des changements démographiques conséquents. 

Si l’espérance de vie à la naissance n’y dépasse pas 55 ans, l’Afrique noire enregistre aujourd’hui des progrès incontestables, non seulement sur le plan de la médecine et de l’hygiène, mais aussi en termes d’accès à l’information. L’existence de l’africain moyen s’en trouvera donc mécaniquement prolongée et augmentera considérablement le nombre de personnes de plus de 60 ans.

Compte tenu de l’ensemble de ces particularités, la souscription à un contrat de prévoyance, chez un assureur spécialisé, peut être perçue comme une réponse adaptée. Il s’agira donc, pour tout actif africain disposant d’une capacité d’épargne au-dessus de la moyenne, d’ouvrir une assurance vie et d’y faire fructifier son capital, afin de se ménager une retraite paisible.

Si la solution semble séduisante, certains freins, bien spécifiques au contexte subsaharien, devront être rapidement levés sur le terrain afin que le taux de pénétration du marché des assurances en Afrique francophone (1%  aujourd’hui) progresse.

Ainsi, l’image négative que renvoie souvent un secteur qui a parfois manqué de rigueur dans l’indemnisation des sinistres, l’appétence prononcée des subsahariens pour le placement dans la pierre ou dans la terre ou encore la place fondamentale qu’occupent les croyances religieuses nécessitent une pédagogie et une rigueur organisationnelle sans faille pour tout assureur souhaitant s’implanter efficacement dans cet endroit du monde.

A ce propos, l’avènement des compagnies panafricaines (« Nsia » », « Sunu »,  ou « Saham »), dont les visions marketing semblent beaucoup plus adaptées au comportement de la clientèle africaine que celles des entreprises occidentales, constitue un atout indéniable ne pouvant qu’inciter à l’optimisme pour le développement des assurances-vie en Afrique noire.

 



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