Économie


La crise anglophone camerounaise a un « très mauvais impact » sur l’économie

La crise anglophone a un "très mauvais impact" sur l'économie de la région du Sud-Ouest anglophone du Cameroun, épicentre des combats entre l'armée et les séparatistes, a affirmé mercredi une ONG.

Les plantations d'huile de palme de l'entreprise publique Pamol "ont été désertées" dans le département de Ndian et "les villages (du Sud-Ouest) qui produisent le cacao et le café sont tous à l'arrêt parce que les villageois ont abandonné leurs cultures", a indiqué l'ONG camerounaise Human is Right, dans un communiqué publié mercredi.

Des sources à l'entreprise Telcar Cocoa (privée, leader sur le marché du cacao au Cameroun) ont indiqué à l'ONG qu'il y a eu "une chute de 80% du commerce de cacao" à cause de l'insécurité dans la région. Les agents de l'entreprise "doivent négocier financièrement avec des hommes armés pour sécuriser leurs installations dans des villages isolés comme Ngusi, Nyasoso", selon ces sources.

Les plantations de caoutchouc et de palmiers à huile de l'entreprise CDC (Cameroon Development Corporation, publique) "ont été abandonnées dans les départements de Ndian et de Meme", a ajouté l'ONG.

Human is Right, basée à Buea, capitale de la région du Sud-Ouest, détaille des violences ayant eu un impact sur l'économie régionale: une station-essence à Muyuka "brûlée" le 3 juillet, des camions des Brasseries du Cameroun (entreprise publique) "brûlés" à Limbé le 12, des camions frigorifiques d'une entreprise publique "volés sur la route vers Kumba".

Ces impacts économiques de la crise ont eu, selon Human is Right, pour conséquence une hausse de 70% du taux de chômage dans le secteur de l'agriculture.

D'abord concentrés au début du conflit armé début 2017 dans la région du Nord-Ouest, les combats se sont peu à peu intensifiés dans la région du Sud-Ouest. La zone rurale entre Kumba, Mamfe et la frontière nigériane est devenue l'épicentre des violences.

Les séparatistes, éparpillés en divers groupes, s'en prennent sans relâche aux forces de l'ordre et de sécurité, mais aussi aux symboles de l'administration comme les écoles, qu'ils incendient. Ils procèdent également à des enlèvements de policiers, de fonctionnaires et d'hommes d'affaires, parfois étrangers.

Ils réclament l'indépendance des deux régions anglophones du Cameroun.

Ce conflit armé de plus en plus violent, ainsi que celui contre le groupe jihadiste Boko Haram dans le nord du pays, pourraient perturber le scrutin présidentiel prévu le 7 octobre.

Le président Paul Biya, 85 ans dont 35 au pouvoir, est candidat à un septième mandat consécutif.

 

Avec AFP



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