Économie


Starbucks: Howard Schultz quitte la présidence et rêve de Maison-Blanche

Howard Schultz, l'emblématique patron de Starbucks quittera la tête de la plus célèbre chaîne de cafés du monde le 26 juin. Sa décision alimente les spéculations sur son entrée en politique.

Howard Schultz, qui a transformé en à peine quarante ans Starbucks d'épicerie locale basée à Seattle aux Etats-Unis en une multinationale et a bouleversé la consommation de café, va quitter l'entreprise le 26 juin, a annoncé la chaîne américaine lundi.

Proche du parti démocrate, Howard Schultz, à qui la presse américaine prête de possibles ambitions présidentielles, explique dans un communiqué qu'il va écrire un livre sur l'impact social de Starbucks et de façon générale sur la responsabilité morale d'une grande entreprise cotée en Bourse.

Candidat à l'élection présidentielle en 2020 ?

Agé de 64 ans, il ne dit pas ouvertement s'il va se lancer en politique, mais son départ est de nature à relancer les spéculations. Patron au franc-parler apprécié et perçu comme libéral au sens américain, autrement dit penchant à gauche, Howard Schultz a démenti ces dernières années nourrir des ambitions politiques mais il a semblé davantage ouvert à cette idée dans une interview accordée à CNN la semaine dernière.

Interrogé spécifiquement sur la possibilité d'une candidature à l'élection présidentielle de 2020, il répond dans un article publié lundi par le New York Times : "J'entends réfléchir à toute une série d'options, parmi lesquelles le service public. Mais je suis encore loin d'avoir pris une décision."

Howard Schultz s'est toujours illustré par ses prises de position politiques. Il s'était par exemple engagé en janvier 2017 à recruter 10.000 réfugiés dans les cinq prochaines années après l'annonce du décret anti-immigration pris par le président Donald Trump.

"Nous vivons dans une période sans précédent, un moment au cours duquel (...) la promesse du rêve américain est remise en cause", avait alors déclaré le grand patron, qui n'a jamais eu peur en outre d'aborder la délicate question des tensions raciales aux Etats-Unis.

Son départ, qui sera effectif le 26 juin, intervient moins de deux mois après la diffusion d'une vidéo montrant l'arrestation injustifiée de deux Noirs dans un café Starbucks, ce qui a conduit l'entreprise à organiser une formation anti-racisme pour l'ensemble de ses employés américains.

28 000 cafés dans le monde

A Wall Street, le titre Starbucks perdait 1,31% à 56,32 dollars vers 20H55 GMT dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance.

Ce départ n'est pourtant pas à proprement parler une grosse surprise pour les marchés financiers car dès le 3 avril 2017, Howard Schultz avait déjà cédé les rênes opérationnelles du groupe à Kevin Johnson, son numéro 2. Il n'avait gardé que la casquette de président exécutif du conseil d'administration.

Il deviendra président honorifique du groupe, a indiqué lundi Starbucks qui exploite actuellement plus de 28.000 cafés dans près de 77 pays à travers le monde, contre 11 établissements seulement lors de l'arrivée en 1982 d'Howard Schultz.



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