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Côte d’ivoire: Nomination irrégulière, mic-mac foncier, Scandale à la SICOGI !

Les révélations s’enchaînent autour de la gestion de la SICOGI, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles embarrassent la direction de cette administration. 

La nomination du nouveau directeur général entachée d’irrégularités 

Si normalement les directeurs des sociétés d’État doivent être nommés par décret présidentiel après avoir été désignés par un conseil d’administration ou de gestion, ce n’est pas ce qui a été fait à la Société ivoirienne de construction et de gestion immobilière (SICOGI). Suite à sa promotion, l’ancien directeur général de la SICOGI, devenu Ministre de l’assainissement et de la salubrité Bouaké FOFANA a fait valider en Catimini par les 10 administrateurs le fait que le nouveau DG serait désigné par un appel à candidature. 

Étonnant !  

Comme le relate « enquetemedia », il n’y a pour le moment aucune trace du fait que l’actuel DG, Brahima TRAORÉ ait fait acte de candidature. Il a lui-même indiqué devant la presse présente qu’il « n’avait jamais même dans ses rêves les plus fous qu’il serait DG de la SICOGI ». 

Comment donc être surpris si l’on a fait acte de candidature, et comment être retenu si l’on n’a pas été candidat ? 

Tout cela doit être éclairci. 

Autre irrégularité, La passation de pouvoir s’est faite hors de tout cadre légal entre l’ancien Directeur Général devenu ministre et le nouveau alors même qu’aucun décret présidentiel n’a été signé, et de plus cela s’est fait en ignorant la période d’intérim assuré par le DGA. 

En effet, selon les textes, l’ancien DG devenu ministre devrait faire la passation avec l’intérimaire qui a bien été nommé par le conseil d’administration, afin que celui-ci passe à son tour la main au candidat retenu et nommé par décret présidentiel. Sauf que la passation s’est faite entre l’ancien DG Bouaké Fofana et le nouveau DG Traoré Brahima sous le regard et les commentaires bien avisés de Bruno Koné, le 9 août 2021. 

La nomination, faut-il le rappeler, du nouveau DG est intervenue jeudi 5 Août 2021 dans l’après-midi et le PCA a aussitôt convoqué un conseil extraordinaire le vendredi 6 Août 2021, veille de la fête de l’indépendance, pour entériner ce choix. C’est au cours de ce conseil du 6 août que les administrateurs ont reçu le dossier de présentation ou candidature de celui qui n’a « jamais rêvé » d’être le DG de la SICOGI. Alors séance tenante, il a été décidé d’organiser la passation le lundi 9 Août. Pourquoi ces manœuvres inhabituelles ? Quels objectifs soutiennent-elles ? 

Plusieurs sources proches du dossier évoquent des malversations que cette nomination permettrait de couvrir. 

Un état foncier mensonger  

Outre la surprenante nomination, c’est également une vieille histoire concernant une parcelle de terrain qui secoue actuellement la SICOGI. En effet, un bras de fer et une grosse affaire foncière semble opposer cette société immobilière, un particulier et une microfinance dénommée “Fin Elle”

Les faits remontent à 2001 lorsque Djibril Camara obtient le lot n°165 îlot 10 d’une contenance de 525m² issu du terrain immatriculé au numéro 207 906 du Livre Foncier de la Riviera appartenant à la Société ivoirienne de construction et de gestion immobilière (Sicogi). Mais les problèmes fonciers ont commencé par rapport au terrain en question cette année, soit 20 ans après. Ces problèmes impliquent plusieurs personnes et sociétés autour de la même parcelle

Toutes les tentatives pour trouver un terrain d’entente sont restées vaines. En témoignent les multiples courriers échangés entre la Sicogi et la société “Fin Elle”, et entre la Sicogi et le Conservation foncière de l’Etat ivoirien concernant la situation foncière de la parcelle en litige depuis 2020.

La Sicogi a précisé dans un courrier que les requêtes adressées à cette institution financière pour éclairer les protagonistes sur le vrai propriétaire du terrain de 525 mètres carrés ont été vaines. Cette société immobilière a également adressé à l’entreprise “Fin’Elle” un autre courrier pour recueillir des informations qui permettraient d’éclairer sur les circonstances qui ont conduit à la prise de cette hypothèque conventionnelle.

En réponse au courrier de la Sicogi, la microfinance “Fin’Elle” a indiqué que l’emprunteur Sidiki Boubacar Sangaré, avait sollicité et obtenu de leur institution, un prêt de 200.000.000 de Francs CFA en contrepartie de garantie d’une hypothèque d’un terrain nu formant le lot 165 de l’îlot 10 sis à Abidjan-Cocody Riviera Palmeraie. Un état foncier mensonger selon la Sicogi. 

L’affaire suit son cours mais tout porte à croire que la désignation de Brahima Traoré intervenue en tant que Directeur de la SICOGI et ce en l’absence totale de respect des règles en la matière est faite à dessein pour couvrir différents scandales. 

Autre information troublante, une source proche du dossier nous informe que le service qui gère les questions foncières au sein de la SICOGI est sur le point de passer sous la tutelle du service de l’audit, service dans lequel officie un certain Idrissa FOFANA, petit frère de l’ancien DG Bouaké FOFANA.

L’embarras se fait sentir lorsque l’on tente de savoir ce qui justifie une telle mise sous tutelle, et les supputations vont bon train. Un employé de la SICOGI le sourire aux lèvres s’interroge et nous demande si le foncier de la côte d’ivoire n’est pas en passe de devenir une société familiale aux mains de la famille FOFANA. 

Quoiqu’il en soit, les langues se délient, et il est fort à parier que de nouvelles révélations vont sortir. 



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