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Belgique : Anvers déboulonne une statue de l’ex-roi Léopold II, figure du passé colonial

Une statue de l'ancien roi des Belges Léopold II, figure du passé colonial de la Belgique, a été retirée d'un square mardi 9 juin à Anvers (région flamande) pour être entreposée dans les réserves d'un musée local.

Cette décision intervient après la mobilisation le week-end dernier de plusieurs milliers de personnes à travers la Belgique, lors de manifestations organisées contre le racisme et en hommage à George Floyd, un Afro-américain tué fin mai par un policier blanc aux Etats-Unis. Cette statue située à côté d'une église à Ekeren, sur la commune d'Anvers, avait été vandalisée la semaine dernière, comme plusieurs autres sculptures représentant Léopold II.

Chantre de la "mission civilisatrice" de la Belgique au Congo

Léopold II fut le deuxième roi des Belges, de 1865 à 1909. Sous son règne, la Belgique a connu de nombreuses réformes, s'est beaucoup développée économiquement et a connu une longue période de paix. Mais Léopold est aussi resté dans les mémoires pour avoir colonisé le Congo (actuelle République démocratique du Congo), pays qui fut longtemps sa propriété privée.

Au nom de "la mission civilisatrice" de la Belgique au Congo, il a notamment mis en place un régime décrit par les historiens comme très brutal, basé sur l'exploitation du caoutchouc par le travail forcé.

Selon la municipalité, la statue située à Ekeren devait de toutes façons être retirée dans le cadre d'un réaménagement du square en 2023. Mais comme elle a été "gravement vandalisée la semaine passée", son transfert au musée Middelheim d'Anvers a été anticipé, indique la même source.

Pas de guerre, mais dix millions de morts

Le roi des Belges va donc s’arranger pour coloniser, mais d’une manière particulière. Sans avoir besoin de faire la guerre. Pour mettre en œuvre son projet, il charge le célèbre explorateur Henry Morton Stanley d’explorer pour lui la région, et tout simplement d’acheter le Congo. Il devient le propriétaire privé de la plus grande exploitation du monde, deux millions et demi de kilomètres carrés. Il possède les terres, mais aussi les hommes. Et c’est là que l’Histoire devient moins glorieuse. Les chiffres sont bien sûr difficiles à calculer précisément, puisqu’il n’y pas de registres d’état civils. Mais certains historiens estiment que l’achat du Congo et l’exploitation de ses ressources feront dix millions de morts. Au nom de l’enrichissement du roi, et de la révolution industrielle belge. Dès la fin des années 1890, plusieurs enquêtes alertent sur la malnutrition, les mutilations, et l’esclavage dans lesquels sont maintenues les congolais. 



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