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Obsèques de Idriss Déby, Macron en chef de guerre à N’Djamena

Le président français, Emmanuel Macron a participé, vendredi 23 avril, à la Place de la nation de N’Djamena à la cérémonie des obsèques de Idriss Déby. Il a indiqué que la France ne laissera personne remettre en cause la stabilité et l'intégrité du Tchad.

Emmanuel Macron était très attendu sur la question de l’avenir du Tchad suite à la mort tragique du Maréchal Idriss Déby. A côté de plusieurs chefs d’Etat africains et du président du Conseil militaire de transition du Tchad, Mahamat Idriss Déby, le président français a livré un discours va-t-en guerre.

«La France ne laissera jamais personne remettre en cause et ne laissera jamais personne menacé, ni aujourd’hui, ni demain, la stabilité et l’intégrité du Tchad», déclare Emmanuel Macron.

Quant à la continuité du pouvoir tchadien, Emmanuel Macron déclare : «La France sera également là pour faire vivre sans attendre la promesse d’un Tchad apaisé faisant une place à l’ensemble de ses enfants et toutes ses composantes. La transition aura ce rôle à jouer: la stabilité, l’inclusion, le dialogue, la transition démocratique. Et nous sommes et serons à vos côtés».

Le président français a ensuite rappelé qu’il y’a 80 ans, le Tchad à l’instar de quelques pays africains, a scellé à jamais «un pacte de fraternité» avec la France.

«Il nous appartient de faire vivre ce serment, c’est un serment de liberté, d’indépendance», dit Macron, accompagné de Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères.

La Constitution piétinée

A l’endroit de Idriss Déby, Macron a affirmé que non seulement il était «un chef exemplaire et un guerrier courageux», mais il faisait montre de ses grandes valeurs dans les domaines de la diplomatie et de la coopération. Le président français a promis le soutien de la France au processus de transition en cours au Tchad. Marcon foule ainsi au pied les principes démocratiques à savoir le respect de la Constitution tchadienne. Le président français légitime à ce que nombreux Tchadiens appellent «coup d’Etat», orchestré par les militaires à la suite du décès de Idriss Déby.

La mort de «l’allié stratégique» de la France a poussé plusieurs généraux à la tête desquels, Mahamat Idriss Déby à prendre des mesures anticonstitutionnelles. Après avoir annoncé la mort «suspecte» de Déby suite à des blessures au front, le Conseil militaire de transition du Tchad a dissout l’Assemblée nationale et le gouvernement. D’ailleurs, cette démarche cavalière des «guerriers du Sahel» est contestée par l’Eglise et l’opposition tchadiennes. Les rebelles du FACT n’entendent pas non plus se laisser faire.

La France dans l’embarras

Donc, le discours d' Emmanuel Macron à N’Djamena est une menace à peine voilée à la rébellion et aux éventuels empêcheurs de tourner en rond des généraux au pouvoir du Tchad. La France qui se trouve dans l’embarras, se sent obligée, tant bien que mal, d’être du côté du Conseil militaire de la transition, malgré tout ce que cela pourrait lui causer en termes de critiques par rapport au respect des libertés démocratiques et de l’Etat de droit. Il ne faut pas se leurrer, les Français au même titre que les pays composant le G5 Sahel pour lutter contre les terroristes savent que si le Tchad arrivait à s'effondrer, d’autres pays risqueraient de s’affaisser dangereusement avec.

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