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Burkina Faso : Jean Emmanuel Ouédraogo nommé Premier ministre, une nouvelle équipe pour relever les défis
Le paysage politique burkinabè a connu un remaniement rapide et inattendu. Deux jours seulement après avoir dissous le précédent gouvernement, le capitaine Ibrahim Traoré, chef de la junte au pouvoir, a annoncé la formation d'une nouvelle équipe ministérielle le 8 décembre, « sur proposition du Premier ministre ».
Vendredi 6 décembre, Ibrahim Traoré avait démis de ses fonctions Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla, l'ancien Premier ministre, tout en dissolvant son gouvernement, sans fournir d'explication officielle. Dès le lendemain, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, ancien ministre de la Communication et proche du chef de l’État, était désigné comme nouveau Premier ministre. Sa première tâche a été de proposer une liste pour constituer une nouvelle équipe gouvernementale, officiellement dévoilée le dimanche.
Peu de changements notables dans la nouvelle équipe
Composée de 24 membres, cette nouvelle équipe conserve une structure similaire à la précédente. Quelques changements stratégiques méritent toutefois d’être soulignés. Le général Célestin Simporé succède au général Kassoum Coulibaly au ministère de la Défense, tandis que Mathias Traoré remplace Bassolma Bazié au ministère de la Fonction publique et du Travail. Une autre modification notable concerne le ministère de l’Action humanitaire, où le commandant Pélagie Kabré prend la relève de Nandy Somé, écartée à la suite d'une affaire de détournement de 3 milliards de F CFA (environ 4,6 millions d’euros) destinés aux personnes déplacées par le conflit.
Par ailleurs, Gilbert Ouédraogo, ancien directeur de la communication de la présidence, intègre le gouvernement en tant que ministre de la Communication, succédant ainsi à Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, promu au poste de Premier ministre.
Un équilibre civil et militaire, mais peu de place pour les femmes
La composition du gouvernement reflète une continuité dans la ligne adoptée par la junte. Bien que le pouvoir soit majoritairement aux mains des militaires, la majorité des ministres restent des civils. Cependant, la représentation féminine reste limitée avec seulement trois femmes parmi les 24 membres de cette nouvelle équipe.
Ce remaniement intervient dans un contexte marqué par des tensions politiques et sécuritaires. Si les changements au sein du gouvernement visent à renforcer la cohérence de l’exécutif, les observateurs soulignent l'importance d’une action efficace pour faire face aux défis humanitaires et sécuritaires persistants dans le pays. Le maintien de figures proches d’Ibrahim Traoré au sein de l’équipe suggère également une volonté de consolider son pouvoir et d'assurer une continuité dans la gestion de la transition.
Avec ce remaniement, la junte cherche sans doute à imprimer un nouvel élan à sa gouvernance. Les attentes des citoyens restent cependant élevées, particulièrement sur les questions de sécurité et de soutien aux populations vulnérables. Seul le temps dira si cette nouvelle configuration gouvernementale pourra répondre aux multiples défis du Burkina Faso.
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