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Côte d’Ivoire: Pour Tidjane Thiam, président du PDCI, le fichier électoral souffre d’une “vraie anomalie”

A un an de l’élection présidentielle ivoirienne, le fichier électoral commence déjà à faire débat. Citant les chiffres de la Commission électorale indépendante (CEI), Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) doute de la crédibilité des listes électorales.

Devant les cadres du PDCI réunis mercredi 21 février au siège de leur parti à Abidjan, Tidjane Thiam a mis l’accent sur ce qu’il considère comme une “anomalie” de la démocratie ivoirienne.

Nous sommes à-peu-près 30 millions (d’habitants) en Côte d’Ivoire. Selon les chiffres de la CEI (Commission électorale indépendante), il y a huit millions d’Ivoiriens sur les listes électorales. Cela fait à-peu-près 28 à 29 %”, a mesuré l'ancien patron du Crédit suisse, qui a succédé à Henri Konan Bédié à la tête du PDCI.

Ensuite, il a comparé le fichier électoral de la Côte d’Ivoire à d’autres pays de la CEDEAO.

“Le Ghana voisin a 32 millions d’habitants et 17 millions sur sa liste électorale, 53 %. Et le Sénégal à 7 millions d’inscrits sur 16 millions d’habitants”, a avancé le président du PDCI.

Avant de trancher: “C’est une anomalie, une vraie anomalie qui explique beaucoup de problèmes de notre démocratie, qui a si peu d’Ivoiriens inscrits sur les listes électorales”. Pour lui, le nombre d’inscrits devrait se situer autour de 12 millions.

“Problème de crédibilité”

Tidjane Thiam appelle les autorités ivoiriennes à rectifier ces écarts avant l’élection présidentielle prévue l’année prochaine. Il trouve “aberrant” les chiffres avancés par la CEI. Du coup, il a interpellé la communauté internationale qui doit “anticiper” sur une éventuelle crise.

Si vous dites qu’on est huit millions, vous mettez 50 % de (taux de) participation, avec 4 millions, la majorité est à 2 millions- 2 millions 100. Cela veut dire qu’avec 2 millions 100, on peut diriger un pays de 30 millions d’habitants. Ce n’est pas démocratique. J’ai demandé à des experts internationaux quelle doit être la norme. Ils m’ont répondu qu’un pays doit avoir au moins 40 % pour que des élections soient vraiment représentatives de l’ensemble de la population. Donc, on est très loin de ce chiffre-là aujourd’hui”, observe Tidjane Thiam.

Il estime que tant que ce problème n’aura pas été surmonté, “les résultats des élections auront un problème de crédibilité”.

Oeil d'Afrique



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