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Côte d’Ivoire : découverte macabre de fœtus et de déchets médicaux dans une décharge publique à Abidjan

Une scène choquante a été révélée à proximité de l'ancienne décharge à Abidjan. Dans ce site où s'accumulent des ordures de toutes sortes, les autorités locales et des riverains ont découvert des corps de fœtus ainsi que des déchets médicaux issus d'interventions chirurgicales. Un spectacle qui suscite à la fois horreur et incompréhension chez les habitants de la zone et qui interroge sur la gestion des déchets médicaux dans les établissements de santé ivoiriens.

Une découverte glaçante

Le samedi matin, au cœur de l’amas d’ordures et de déchets qui jonchent la zone de l’ancienne décharge, deux fœtus ont été découverts par un groupe de riverains. Les premiers examens ont révélé qu’il s’agissait de deux corps distincts : un mort-né et un autre, vraisemblablement issu d’une fausse couche. Outre ces fœtus, des amas de déchets biologiques ont également été retrouvés, incluant des fibromes, des hernies extraites lors d’interventions chirurgicales, et des tubes de prélèvements sanguins.

Des témoins sur place ont exprimé leur horreur et leur incompréhension face à cette scène macabre. « C’est impensable pour notre pays ! La vie humaine est sacrée, et voir ces fœtus ainsi abandonnés, c’est une atteinte à la dignité humaine », déclare un habitant qui, comme plusieurs autres, est venu constater les faits. Dans un pays où la question de la gestion des déchets et du respect des protocoles médicaux est de plus en plus discutée, cette découverte suscite des interrogations profondes.

La population locale sous le choc

Pour les habitants d'Abidjan, la découverte de ces corps de fœtus et des déchets médicaux est un événement bouleversant qui dépasse l’entendement. De nombreux témoins, sous le choc, demandent des explications et exigent que des mesures soient prises pour empêcher de tels incidents à l’avenir. « Nous ne comprenons pas comment de telles choses peuvent arriver dans un hôpital. Nous demandons au gouvernement de faire la lumière sur cette affaire et de sanctionner ceux qui sont responsables », explique un autre habitant du quartier, visiblement affecté par la situation.

La population demande également des garanties quant à la mise en place de protocoles stricts pour assurer que les familles des enfants décédés, même à la naissance, puissent les récupérer et les enterrer dans la dignité. « Ces fœtus méritent un respect, tout comme leurs familles méritent d’être informées et accompagnées. Nous espérons que ce genre de situation ne se reproduira plus », confie un autre témoin, appelant à une meilleure régulation de la gestion des déchets hospitaliers.

Des fiches estampillées CHU retrouvées

Lors des premières investigations menées sur place, des fiches d'identification portant le tampon des Centres Hospitaliers Universitaires de Trècheville et de Yopougon ont été découvertes parmi les déchets médicaux. Ces fiches, abandonnées en pleine décharge, laissent à penser que ces hôpitaux seraient impliqués dans l’origine des déchets retrouvés.

Les établissements hospitaliers sont pourtant soumis à des protocoles stricts en matière de gestion des déchets biomédicaux, avec des exigences précises quant au traitement et à l’élimination de ces résidus sensibles. En théorie, chaque déchet doit être identifié, trié, puis acheminé vers des structures de traitement spécialisées pour destruction. Ce protocole inclut également les procédures à suivre en cas de décès d’un fœtus, où les familles doivent être informées et associées aux décisions de gestion des corps.

Le procureur de la République a pris note de ces éléments et a rapidement ordonné une enquête pour déterminer l’origine exacte des déchets et des corps retrouvés. Les corps des fœtus ont été transférés à la morgue pour des examens plus approfondis, tandis que les autorités cherchent à établir les responsabilités de cette situation inédite.

La gestion des déchets médicaux en question

Ce drame soulève de vives interrogations sur les pratiques de gestion des déchets médicaux en Côte d'Ivoire. Si les protocoles existent bel et bien, comme l’a confirmé un représentant de la santé publique sous couvert d’anonymat, leur application semble poser problème. Ce représentant rappelle que les déchets biomédicaux sont censés être pris en charge de manière sécurisée et suivant des normes internationales, afin d'éviter les risques sanitaires pour la population.

Cependant, des manquements graves dans la chaîne de gestion des déchets pourraient expliquer la présence de ces déchets hospitaliers en pleine décharge publique. Une source interne au CHU de Trècheville, ayant requis l’anonymat, a indiqué que des coupes budgétaires récentes et une surcharge des infrastructures de traitement des déchets pourraient être en cause. Cette situation engendre une accumulation des déchets, compromettant parfois leur élimination conforme aux normes.

Les autorités appelées à agir

Face à la gravité des faits, les habitants, les organisations locales et les familles appellent les autorités à prendre des mesures fermes pour garantir la transparence dans cette enquête. Ils souhaitent également que des dispositifs de suivi rigoureux soient mis en place pour s'assurer que les hôpitaux se conforment aux protocoles existants, et que les familles des victimes puissent récupérer les corps de leurs proches en toute dignité.

L’affaire, largement relayée sur les réseaux sociaux et dans les médias locaux, a suscité une vague d’indignation nationale. Cette découverte macabre, dans un pays qui se veut respectueux de la vie humaine, laisse entrevoir des dysfonctionnements profonds dans les structures hospitalières et leurs systèmes de gestion des déchets. À présent, les regards sont tournés vers le gouvernement et les hôpitaux concernés, dans l’attente de mesures concrètes pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise.

Oeil d'Afrique



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