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Ghana: pourquoi le Président Nana Akufo-Addo hésite à promulguer la loi anti-LGBTQ+ 

Le Parlement ghanéen a adopté le 28 février une loi anti-LGBTQ+ qui impose une peine de prison allant de trois à cinq ans contre toute personne reconnue dans la pratique de l’homosexualité. Mais, le Président Nana Akufo-Addo semble avoir le couteau sous la gorge avant de la publier.   

Au Ghana, toute personne s’identifiant comme LGBT+ s’expose à une peine de prison allant jusqu’à trois ans de prison, cinq ans d'incarcération pour la “promotion, le parrainage ou le soutien délibéré d’activités LGBT+”. La sentence peut atteindre dix ans d’emprisonnement s’il s’agit d’activités de campagnes LGBT+ destinées aux enfants.

Depuis son adoption, la loi fait face à une levée de boucliers. Les États-Unis se sont dits profondément troublés par la loi. Washington, qui affirme qu’elle menace la liberté d’expression des Ghanéens, demande instamment que sa constitutionnalité soit examinée, estime le porte-parole du département d’État, Matthew Miller. Le Royaume Uni en a fait pareil.

Le ministère ghanéen des Finances a averti que des milliards de dollars de financement de la Banque mondiale pourraient être perdus si le chef de l’Etat promulgue la loi. Il a précisé que le Ghana pourrait perdre un total de 3,8 milliards de dollars de financement de la Banque mondiale au cours des cinq à six prochaines années.

“Aucun retour en arrière envisagé”

Les personnes LGBTQ+ au Ghana se disent inquiètes pour la sécurité de leur entourage, comme les fournisseurs de soins de santé, ainsi que pour elles-mêmes.

Lundi 4 mars, le Président Nana Akufo-Addo a tenté de rassurer le corps diplomatique. “Je suis conscient que la semaine dernière, l'adoption bipartite par le Parlement du projet de loi sur les droits sexuels humains et les valeurs familiales ghanéennes, sur une motion d'initiative parlementaire, a suscité des inquiétudes considérables dans certains milieux de la communauté diplomatique et parmi certains amis du Ghana. Le pays a un bilan enviable de longue date en matière de respect des droits de l'homme et d'attachement à l'État de droit. Je tiens à vous assurer qu'aucun retour en arrière de ce type ne sera envisagé ou occasionné”, a dit le chef de l’Etat du Ghana.

Nana Akufo-Addo a déclaré qu'il n'approuverait pas un projet de loi anti-homosexuel jusqu'à ce que la Cour suprême se prononce sur sa constitutionnalité. 

L’élection présidentielle est prévue pour décembre et il est peu probable que la Cour suprême se prononce sur la loi d’ici la date du scrutin. Akufo-Addo exerce son deuxième et dernier mandat à la tête du pays.  

Oeil d'Afrique



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