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Le Burundi rétablit la fermeture de ses frontières terrestres avec le Rwanda, exacerbant les tensions régionales

Le ministre de l'Intérieur burundais, Martin Ninteretse, a annoncé jeudi soir, lors d'une intervention à la radio nationale RTNB, la réimposition de la fermeture de toutes les frontières terrestres avec le Rwanda. Cette décision a été motivée par des accusations directes à l'encontre du président rwandais, Paul Kagame, qualifié de "mauvais voisin" par le ministre burundais.

Au cours d'une réunion avec les responsables de la police dans la province de Kayanza, frontalière du Rwanda au nord du Burundi, le ministre Ninteretse a déclaré : "Nous avons un mauvais voisin, Paul Kagame, le Président rwandais. C’est pourquoi nous avons décidé de fermer nos frontières. Nous avons arrêté toutes relations avec lui car il héberge les malfaiteurs qui perturbent le Burundi."

Le gouvernement rwandais a réagi dans la nuit de jeudi à vendredi par le biais d'un communiqué exprimant des regrets face à une décision "malheureuse" et "unilatérale". La porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo, a souligné que cette décision "restreint la libre circulation des personnes et des biens entre les deux pays et viole les principes de coopération régionale et d'intégration de la Communauté d'Afrique de l'Est".

Les relations tendues entre le Burundi et le Rwanda ont connu une nouvelle escalade après les déclarations du président burundais, Evariste Ndayishimiye, en décembre 2023, accusant ouvertement le Rwanda de soutenir les rebelles du mouvement RED-TABARA basés à l'est de la RDC. Cette situation s'inscrit dans un contexte où le Burundi s'apprête à organiser des élections législatives, sénatoriales et collinaires en 2025.

Les tensions entre ces deux pays d'Afrique de l'Est ont émergé en 2015 à la suite d'une crise politique et sécuritaire liée à la contestation du troisième mandat de l'ancien président burundais, Pierre Nkurunziza. Les accusations mutuelles entre Gitega et Kigali persistent, le Burundi accusant le Rwanda d'abriter et d'entraîner militairement ses opposants, tandis que le Rwanda accuse le Burundi de collaborer avec les rebelles du mouvement FDLR, responsables présumés du génocide de 1994 contre les Tutsis au Rwanda.



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