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Togo: l’opposition fait beaucoup de bruit pour rien

Au Togo, les opposants qui avaient appelé à manifester, vendredi 12 avril, contre la réforme de la constitution, sont restés chez eux. L’appel a donc fait pschitt. 

Les opposants togolais, même les plus téméraires, ont eu peur de respirer du gaz lacrymogène. Malgré l’interdiction signifiée par les autorités, ils avaient affirmé jeudi, à fort renfort de médias, vouloir manifester contre la révision de la Constitution. Dénonçant une «constitution frelatée», les opposants avaient projeté de passer outre l’interdiction et de mettre au défi les forces de l’ordre et de sécurité, d’étendre la manifestation à Lomé, la capitale.

Mission suicide de Jean Pierre Fabre

Mais, le dispositif sécuritaire déployé dans la capitale a transformé leur appel en un pétard mouillé. Même Jean Pierre Fabre, considéré comme le plus vieux opposant togolais, a dû se rendre à l’évidence que sortir manifester équivaudrait à se lancer dans une mission suicide. Président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), il a déclaré que «le dispositif déployé sur place n’autorise pas les gens à venir».

Jean Pierre Fabre a fait cette déclaration après s’être rendu, en compagnie d’autres opposants, au lieu où devait se dérouler la manifestation. Sur place, de nombreux gendarmes, munis de tout autre arsenal de répression ou de dissuasion, les y attendaient. Le seul satisfecit des opposants, c’est qu’ils ont pu échanger quelques mots avec les gendarmes. Ces derniers leur ont signifié qu’ils ne sont pas autorisés à manifester sur les lieux. 

Interdiction des manifestations de rue depuis 2022

En fait, ce rappel d’interdiction à manifester n’avait même pas lieu d’être. Dans la mesure où au Togo, les manifestations de rues sont interdites depuis 2022, après une attaque au grand marché de Lomé au cours de laquelle un gendarme a été tué.

Et depuis quelques mois, le Togo craint les attaques terroristes. L’opposition qui conteste la révision de la Constitution qui risque de faire passer le Togo d’un régime présidentiel à un régime parlementaire, n’a qu’une maigre chance d’empêcher le président Faure Gnassingbé d’imposer sa volonté au peuple. 

Arrivé à la tête du Togo en 2005, en succédant à son père resté au pouvoir pendant près de 38 ans, Faure Gnassingbé est soupçonné par l’opposition de se maintenir au pouvoir. La tenue des élections législatives a été fixée au 29 avril, après leur report dans le contexte de l’adoption de la nouvelle Constitution fin mars.

Oeil d'Afrique



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