Économie
C'est un pas décisif qui vient d'être franchi dans la mise en œuvre de la Zlecaf. C'est une innovation majeure qui est en train de s'opérer au niveau des échanges commerciaux entre Etats africains. En effet, pour un homme d'affaire africain basé à Douala et effectuant des transactions avec un partenaire au Botswana ou en Égypte, il ne sera bientôt plus nécessaire, pour ses règlements, de convertir sa monnaie locale en Dollars, puis du Dollars en monnaie namibien ou en Dirham, versant au passage des commissions à un intermédiaire.
Le PAPSS (Pan-African Payment and Settlement System), le système panafricain de paiement et de règlement, est en effet enfin rentré en service. L'annonce a été faite ce 28 septembre 2021 par le partenaire financier de l'Union Africaine dans la mise en œuvre de la zone de libre-échange "Afreximbank" , à la base du projet "PAPSS" qui est une infrastructure (électronique) permettant des paiements instantanés entre Etats africains, et ce, directement en monnaies locales. L'objectif à atteindre ici, c'est est bien de faciliter l'intégration des économies africaines et de stimuler les échanges commerciaux inter-afrixains dans le cadre de la mise en œuvre de la ZLECAf.
À cet effet , le PAPSS servira de plateforme continentale pour le traitement, la compensation et le règlement des paiements commerciaux intra-africains, qui s'articulera au tour d'un mécanisme de système multilatéral de règlement net , précise la banque panafricaine dans son communiqué.
Cette opérationnalisation fait suite à une phase pilote réussie dans la Zone monétaire de l'Afrique de l'Ouest (ZMAO) regroupant la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Liberia, le Nigeria et la Sierra Leone, des pays avec des monnaies différentes.
" Le PAPSS a démontré sa crédibilité grâce à la réussite de sa phase pilote (…) dans la région de la ZMAO, une région présentant la diversité et la complexité attendues dans le contexte africain plus large (multilingue, multidevise, multi-régulateur, etc.) ", a expliqué Mike Ogbalu III, CEO du PAPSS
" Après avoir franchi cette étape, le PAPSS va maintenant s'attacher à intégrer le reste du continent dans cette infrastructure critique en intégrant les systèmes de paiement nationaux, les systèmes de paiement régionaux ainsi que d'autres fournisseurs de services financiers ", indique à posteriori Mike Ogbalu III.
Selon Afreximbank, les négociations se poursuivent avec d'autres institutions nationales et régionales pour étendre la plateforme de paiement à l'ensemble du continent. Dans ce mécanisme, le partenaire technique et opérationnel de l'UA dans la mise en œuvre de la Zlecaf qui plus est fait office d'agent de règlement principal, travaillera en partenariat avec les banques centrales. Elle va fournir des garanties de règlement au système de paiement et des facilités de découvert à tous les régulateurs monétaires.
" L'introduction du PAPSS offre aux banques centrales une plus grande transparence et un meilleur contrôle, car nous disposons désormais d'un guichet unique pour toutes les transactions transfrontalières émanant de nos différentes juridictions et à travers le continent ", se félicite pour sa part Godwin Emefiele, gouverneur de la Banque centrale du Nigeria.
L'adoption du PAPSS devrait permettre d'économiser " plus de 5 milliards de dollars US en coûts de transaction de paiement chaque année ", du fait des commissions de conversion des monnaies africaines en devises fortes comme le dollar, selon Afreximbank.
Transformer le commerce en Afrique avec l'Accord de libre-échange continental africain (APECA). La mise en œuvre avec le PAPSS promet en prospective une croissance en Afrique.
Fenelon Massala
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