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Bénin : l’opposante Reckya Madougou condamnée à 20 ans de prison ferme

L’opposante béninoise et ancienne ministre de la justice, Reckya Madougou, a été condamnée, samedi 11 décembre, à vingt ans de prison pour complicité de terrorisme et de 50 millions de francs CFA d'amende (76 mille euros) devant un tribunal spécial à Porto-Novo, capitale du Bénin, ont rapporté des médias locaux.

« La Cour a également requalifié les faits de financement du terrorisme en complicité de financement du terrorisme », a relevé le site "Benin Webtv".

« Je m'offre pour la démocratie et si mon sacrifice peut vous permettre, Monsieur le Président et vos confrères juges à retrouver votre indépendance face au pouvoir exécutif, alors je n'aurais pas souffert inutilement de ce calvaire et de cette terreur », a indiqué dans un tweet, samedi, l’opposante béninoise dont l'audience a duré plus de vingt heures.

Reckya Madougou, 47 ans, figure montante du monde politique et économique ouest-africain a réaffirmé, dimanche, dans un tweet qu’elle n’était impliquée, ni de près ni de loin, dans des actes terroristes au Bénin.

« Monsieur le Président, tout le monde aura compris que je ne suis pas une terroriste mais que je reste une brave militante qui, depuis une vingtaine d’années, s’investit dans l’éducation citoyenne des jeunes, le leadership et l’autonomisation des femmes », a-t-elle relevé.

Trois des coaccusés de l’ancienne garde des sceaux dont Bio Dramane Tidjani, Sacca Zimé Georges et Mama Touré Ibrahim, ont écopé de la même peine.

Le policier Mohamed Gbassiré Mora, poursuivi pour « abus de fonction », a pour sa part été condamné à cinq ans de prison et à une amende de deux millions de francs CFA (2 mille euros).

Un quatrième prévenu, Mama Bio Tidjani, a été acquitté au bénéfice du doute.

« A la barre, les accusés ont plaidé non coupable et rejeté les faits », a rapporté "Bénin Webtv", ajoutant que les avocats de la défense ont démontré à la Cour qu’il n’y avait pas de preuves pour confirmer les accusations portées contre leurs clients.

Pour rappel, la police républicaine avait arrêté, le 3 mars dernier à Porto Novo, Reckya Madougou, candidate recalée pour la présidentielle du 11 avril 2021 du parti d’opposition : Les Démocrates.

L’opposante béninoise venait d’achever une conférence publique avec d’autres candidats de l’opposition dont les dossiers avaient été également rejetés, parmi lesquels Joël Aivo.

Ils rentraient à Cotonou à bord du même véhicule quand la police les avait bloqués sur le pont de Porto-Novo et avait débarqué de force les autres passagers sauf Madame Madougou.

Au lendemain de son arrestation, le procureur spécial avait indiqué dans un communiqué que madame Madougou avait été citée dans une procédure en cours, par un colonel de l’ex-gendarmerie, à la retraite.

Ce colonel aurait avoué avoir reçu de l’argent venant de l’opposante via un de ses proches.

Le procureur avait expliqué ensuite que l’opération visait à assassiner deux personnalités politiques, à semer la terreur pour interrompre le processus électoral de la présidentielle du 11 avril.



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