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Cameroun: affrontements entre séparatistes anglophones et l’armée à Buea

Des affrontements entre séparatistes anglophones et soldats camerounais ont éclaté mardi matin à Buea, capitale de la région du Sud-Ouest anglophone en crise, ont rapporté des témoins.

"Il y a eu des affrontements entre des +Amba boys+ (combattants séparatistes anglophones) et soldats", a déclaré un témoin joint depuis Yaoundé.

"Nous avons entendu des coups de feu dans la zone de Mile 16", un quartier périphérique de Buea, a confirmé un habitant de la ville. Aucun bilan des combats n'était disponible dans la matinée, la zone des affrontements étant inaccessible.

"Les Amba boys sont entrés à Mile 16 tôt le matin, ont commencé à tiré en l'air, bloqué la route et incendié des véhicules", a relaté le témoin. Des militaires, selon la même source, sont arrivés sur place rapidement, obligeant les séparatistes à se retirer de la zone, après des échanges de coups de feu.

Les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont confrontées à une grave crise depuis fin 2016 sur fond de velléité d'indépendance du Cameroun anglophone. Les combats y sont devenus depuis quasi-quotidiens depuis et la situation sécuritaire s'est encore détériorée alors qu'une élection présidentielle est prévue le 7 octobre dans le pays.

Les séparatistes ont annoncé que ce scrutin n'allait pas se tenir au Cameroun anglophone, mais les autorités promettent qu'il y aura bel et bien lieu. Dans la nuit de samedi à dimanche, un chauffeur d'autocar a été tué et plusieurs personnes blessées dans une attaque, à quelques kilomètres de Bamenda, le chef-lieu de la région du Nord-Ouest.

A la suite de cette attaque, les autorités ont instauré dans toute la région un couvre-feu nocturne de 18 heures à 6 heures du matin pour une durée indéterminée. Au Cameroun anglophone, 109 membres des forces de l'ordre et de sécurité ont été tués, selon le gouvernement qui qualifie les séparatistes de "terroristes".

Le nombre de victimes enregistrées chez les séparatistes n'est pas connu. Plusieurs centaines de civils auraient perdu la vie dans ce conflit, selon des ONG.

Avec AFP



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