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Cinq choses à savoir sur l’élection présidentielle au Liberia

Les Libériens se rendent aux urnes mardi pour choisir leur nouveau président et leur chambre des Représentants. Voici cinq choses à retenir à la veille d'un scrutin présidentiel à l'issue indécise, mettant aux prises 20 candidats.

Vainqueur inattendue de la présidentielle en 2005, largement réélue en 2011, Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue chef d'un Etat africain, est parvenue à maintenir la paix dans ce pays ravagé par une guerre civile (1989-2003) ayant fait quelque 250.000 morts.

Pour défendre l'héritage de Mme Sirleaf, prix Nobel de la Paix 2011, son vice-président pendant ses deux mandats, Joseph Boakai, l'un des favoris à sa succession, sera jugé sur son action à ses côtés.

Les détracteurs de la présidente sortante lui reprochent d'avoir échoué à améliorer les conditions de vie des citoyens ordinaires et de s'être trop préoccupée de son image à l'étranger. Tout en assumant son bilan, Joseph Boakai a promis pendant la campagne une "autre vision".

Un électorat jeune

Quelque 21% des 2,1 millions d'inscrits, âgés de 18 à 22 ans, éliront leur président pour la première fois, alors que l'âge moyen des votants est de 35 ans, selon la Commission électorale.

Cet électorat jeune devrait être la clé de l'accession à un second tour, qui paraît probable, en raison des faibles chances qu'un des 20 candidats obtienne 50% des suffrages mardi.

Les questions d'emploi et d'éducation, principaux sujets de préoccupation des jeunes, ont été mises en avant par plusieurs candidats.

Craintes pour la sécurité

L'ONU a rendu en 2016 aux forces libériennes la responsabilité de la sécurité du pays, après plus d'une décennie de dépolitisation et de professionnalisation de l'armée et la police, au lendemain de la guerre civile.

Assurer le bon déroulement des élections sera le premier test grandeur nature pour ces services, qui demeurent sous-équipés et sous-financés, selon l'ONU.

Les conflits fonciers, notamment entre populations locales et multinationales, les violences faites aux femmes et l'accès à la Justice figurent également parmi les défis que devra relever la future administration.

'Des routes, des routes, des routes'

Chacun des candidats assure disposer de la solution miracle aux problèmes économiques du pays, encore largement dépendant de l'aide internationale, malgré des richesses telles que le minerai de fer, le caoutchouc et l'huile de palme.

L'économie du Liberia a été sinistrée par l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, qui a ravagé le pays de 2014 à 2016.

Mais des investissements engagés ces dernières années dans la production d'électricité devraient progressivement améliorer l'activité, selon la Banque africaine de développement (Bad).

"Des routes, des routes, des routes", martèle Joseph Boakai, qui veut donner la priorité aux réseaux de transport, tandis qu'un de ses rivaux, Benoni Urey, qui a fait fortune dans les télécoms, mise sur l'agriculture.

Le millionnaire Alexander Cummings, autre candidat, a fait de la réforme de la formation professionnelle l'une de ses principales promesses, et l'ancien footballeur George Weah, qui continue à jouir d'un grand prestige auprès de la jeunesse, a lui aussi placé l'éducation et la création d'emplois au coeur de sa campagne.

Profils variés, une seule femme

Idole des stades comme George Weah, l'unique Ballon d'or africain, richissimes hommes d'affaires comme Alexander Cummings et Benoni Urey, ex-gouverneur de la Banque centrale comme Mills Jones, vétéran de la politique comme Charles Brumskine, voire ex-chef de milice devenu prédicateur comme Prince Johnson, les candidats offrent des profils très divers.

Une seule femme, l'ancien mannequin devenue philanthrope MacDella Cooper, brigue la succession de Mme Sirleaf.

Avec AFP

 



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