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Congo Brazza : l’épouse du Général Jean-Marie Michel Mokoko sort de son silence et dénonce.
C’est par une longue lettre argumentée que madame Mokoko a décidé de sortir du silence et dénoncer et exiger « la libération de tous les prisonniers politiques dont son époux Jean-Marie Michel Mokoko. » Décryptage.
Comment souvent pour réussir à débloquer des dossiers sensibles, l’option de la discrétion est toujours le premier choix. Tout comme son mari, madame Safy Sow Mokoko, épouse du Général Congolais Jean-Marie Michel Mokoko, avait opté pour des actions d’influences auprès des instances capables de mettre fin à « l’injustice » dont est victime son époux.
« Trop, c’est trop »
Mais deux ans après l’incarcération de ce dernier, le silence de certains hauts dirigeants du monde et l’ouverture du procès de son mari qui a débuté le 7 mai dernier, madame Safy Sow Mokoko ne veut plus se taire. Elle prend la plume et partage sa douleur.
« En tant qu’épouse je partage ma détresse, je crie mon indignation de citoyenne face à la situation dramatique que vit un homme de conviction qui au terme d’une brillante carrière militaire a œuvré sans relâche à la consolidation et au maintien de la paix dans son pays tout comme à l’extérieur dans le cadre des missions conjointes Union Africaine - Nations Unies en Côte d’Ivoire, République Centrafricaine et au Mali. » écrit-elle.
Pour l’épouse du Général Congolais, rien ne s’aurait expliquer l’arrestation arbitraire dont est victime son mari. « Le principal tord de mon époux, c’est celui d’avoir eu foi en la force des institutions de son pays en se déclarant candidat à l’élection présidentielle anticipée de mars 2016. » explique madame Mokoko.
Immunité juridictionnelle
Les mots choisis ne laissent pas de place à un autre visage pour les institutions congolaises. Pour madame Mokoko, on a à faire avec un régime « dictatorial », une « république d’injustice » qui opère à « l’élimination extrajudiciaire et carcérale de leurs rivaux potentiels », à une « police politique ».
La justice a également eu droit à sa dénonciation. « La parodie de justice en cours en est une preuve visible aux yeux du monde. En effet, les juges qui ont pourtant prêtés serment pour rendre la justice au nom du peuple sont complices d’un système oligarchique qui s’arroge le droit de vie et de mort sur des citoyens honnêtes. » Puis de rajouter, « Face à cette parodie de justice éhontée qui bafoue au passage l’immunité juridictionnelle de mon Époux qui conformément au décret présidentiel N° 2001/179 du 10 Avril 2001,portant création et organisation du Conseil des Ordres Nationaux lui attribuant la distinction de dignitaire de la République. » affirme l’épouse du général.
Appel au peuple congolais
En sortant de sa réserve Safy Sow Mokoko lance un appel solennel au vaillant peuple Congolais. Elle fait sienne les propos de Nelson Mandela qu’elle cite : « Notre lutte a atteint un moment décisif. Nous appelons notre peuple à saisir cette opportunité, afin que nous puissions accéder rapidement à la démocratie. Nous avons attendu trop longtemps notre liberté. Nous ne pouvons plus attendre davantage. C'est le moment d'intensifier notre combat sur tous les fronts. Relâcher nos efforts à présent serait une erreur que les générations qui nous suivront ne nous pardonneraient pas. La vision de la liberté, qui point à l'horizon, devrait tous nous encourager à redoubler nos efforts. »
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