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Congo-Brazzaville/ Affaire des bien mais acquis : Thierry Moungalla met en difficulté la stratégie de Sassou Nguesso
Présent sur le plateau de TV5MONDE au lendemain du discours sur l’état de la nation de Denis Sassou Nguesso, le porte-parole du gouvernement congolais, Thierry Moungalla, a laissé échapper une incohérence langagière dans son interview télévisée, malgré une rhétorique habituelle bien maîtrisée.
L’officiel congolais souffle ainsi le chaud et le froid dans les relations déjà tumultueuses entre le Congo et la France, mettant mal à l’aise son propre patron. Mercredi dans un discours très optimiste devant le Parlement réuni en congrès, Denis Sassou Nguesso a affirmé que la récession était derrière les Congolais, se félicitant de l’approbation du programme économique et financier obtenu auprès du FMI et du précieux soutien de la France. Le président congolais a justement adressé « ses remerciements les plus sincères au président Emmanuel Macron… qui a tenu son engagement de soutenir le Congo, en termes d’appuis budgétaires ».
C’est bien-là que se situe l’incohérence du porte-parole du gouvernement en mission parisienne pour donner un écho international au discours du président congolais. C'est-à-dire féliciter la France quand il s’agit de recevoir de l’aide publique et ressortir aussitôt une vielle rengaine bien connue quand on touche à la corruption clanique qui gangrène les finances publiques du pays. Acculé par les questions de la présentatrice, le communicant du gouvernement congolais n’a eu d’autre choix que de sortir des arguments aussi sclérosés que le règne de la famille Sassou au Congo.
Ainsi sur l’affaire des biens mal acquis, Moungalla estime qu’il s’agit d’un « exemple achevé du néocolonialisme », « une tentative de recolonisation » orchestrée autour d’une « sempiternelle cabale médiatique » d’ONG françaises et internationales. Le ministre congolais s’est étonné qu’en dix années d’instruction aucun juge n’ai fait le déplacement à Brazzaville, faisant remarquer que l’argent des biens mal acquis serait reversé au trésor français.
Le moins que l’on puisse dire c’est que la verve oratoire de Thierry Moungalla met cette fois-ci en difficulté son propre chef qui joue l’apaisement dans les relations avec la France, conscient qu’il a le dos au mur au regard de la situation de sinistre que vivent les finances publiques congolaises. Il n’y a rien de glorieux de revoir le FMI revenir sur les terres congolaises ou de tendre la main à la France taxée de néocolonialisme pour éviter l’asphyxie budgétaire.
La logique anti-colonialiste enfourchée par le ministre congolais aurait exigé que les dirigeants du Congo fussent exempts de tout reproche dans leur gestion de la manne pétrolière. Malheureusement, la transparence et la redistribution équitable des richesses nationales ne sont pas les points forts du régime de Brazzaville. Et cela est de notoriété publique.
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