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Congo : Dénis Christel Sassou Nguesso ne sera pas candidat à la présidentielle de 2021

Dénis Christel Sassou Nguesso sort de son mutisme après plusieurs spéculations sur son éventuelle candidature à la présidentielle de 2021. Dans une récente interview qu’il vient d’accorder à la Tribune Afrique, Dénis Christel Sassou Nguesso, Député de l’une des circonscriptions électorales d’Oyo, est sorti de son mutisme au sujet de son éventuelle candidature à la présidentielle de 2021.

Eventuelle candidature qui ne cesse de créer une pomme de discorde au sein de sa formation politique : le PCT. Profitant de cette interview attendue par le public, il a ainsi dit ouvertement qu’il ne sera pas candidat à la présidentielle de 2021. Cette sortie médiatique intervient au moment il est accusé à tort ou à raison d’être le successeur de son père. C’est certainement en réponse aux différents procès d’intentions dont il est souvent victime que, l’honorable Dénis Christel Sassou Nguesso vient de sortir de son mutisme, en donnant clairement sa position à ne pas avoir des ambitions présidentielles pour 2021. «  Concernant les ambitions présidentielles dont vous parlez, je mets au défi quiconque de se présenter devant moi et affirmer que je lui en ai déjà fait part. Cette rumeur est faite pour susciter des oppositions inutiles au sein de ma famille politique, ce qui n’apporte rien au débat démocratique. Le Congo ne peut se passer du Président Dénis Sassou Nguesso comme candidat en 2021….Je souhaite qu’il soit candidat en 2021. Je ne suis pas candidat à la présidentielle de 2021.» A dit l’honorable Dénis Christel Sassou Nguesso.

Au Congo Brazzaville, cette sortie médiatique de l’honorable Dénis Christel Sassou Nguesso est diversement interprétée par la classe politique congolaise en général et aussi par les analystes de la scène politique congolaise en particulier. Pour certains proches de l’honorable Dénis Christel, le débat est clos, tout comme des procès d’intentions que l’on faisait à son endroit, ont été infondées dans la mesure où l’honorable lui-même vient de lever l’équivoque. Selon une source qui a souhaité parlé sous couvert d’anonymat, ne prenons pas comme une vérité d’évangile cette déclaration de l’honorable KIKI.

En politique tout est possible et rien n’est pas impossible. Pour calmer certainement les esprits des téméraires du parti congolais du travail, son père le Président Sassou qui est un fin politique, a certainement demandé à son fils de changer de discours politiques afin d’atténuer les esprits. Mais, il faut l’avouer que rien n’est encore acquis. Les propos tenus par les hommes politiques doivent être pris avec réserve. Les hommes politiques africains en général et congolais en particulier sont très changeants dans leurs discours. D’où le manque de constance dans la plupart de leurs discours politiques. Avant la présidentielle de 2016, le Président Dénis Sassou Nguesso n’avait- il pas dit dans son livre intitulé : Parler vrai pour l’Afrique qu’il ne devrait plus être candidat à la présidentielle de 2016 et que la constitution du 20 janvier 2002 lui interdisait de briquer un troisième mandat ? Le Président Sassou qui est le père de l’honorable Christel n’était-il pas allé à l’opposé de ses propos ? Comme le dit l’adage : Tel père tel fils. L’honorable Dénis Christel est sur le sillage politique de son père qui est en même temps son coach sur le terrain politique.

Ainsi, l’histoire événementielle de la politique congolaise nous enseigne que le Président de la République ne respecte pas souvent pas sa parole. On se souviendra que sous la présidence du Professeur Pascal Lissouba, le Président Sassou qui était hier à l’opposition, était un véritable défenseur de la constitution du 15 mars 1992. Pour prouver son engagement à la défense des valeurs et des acquis démocratiques, il disait haut et fort que les démocrates doivent se lever quand la constitution est violée. Arrivée au pouvoir en 1997, le Président Sassou Nguesso a fini par affecter au pays des allongés la même loi fondamentale qu’il avait lui-même défendueen élaborant une constitution sur mesure appelée la constitution du 20 janvier 2002. Constitution qui a été, en tenant compte de ses intérêts, mis en quarantaine et liquidée pour céder la place à la constitution du 25 Octobre 2015.

A la veille de la présidentielle togolaise de l’an 2000, le feu Président Eyadema avait montré sa volonté au micro de la RFI, de plus être candidat à sa propre succession. Quelques jours après son passage fracassant sur les antennes de la RFI, ce même Eyadema, sans gêne et sans devoir de réserve, est revenu battre en brèche son premier discours, en mentant à l’opinion internationale que sa participation à cette présidentielle a été grandement et largement motivée par la volonté du peuple togolais. On ne dira jamais assez avec cette histoire politique rocambolesque qui s’était passée en Gambie entre le Président sortant Yaya Jammeh et le Président entrant Adama Barro. Pour la gouverne, il sied de relever que le Président Yaya Jammeh qui avait ouvertement reconnu sa défaite face à son adversaire Adama Barro, avait fini, avec une rapidité impensable, par la mettre en cause en moins de 72 heures.

Pour un des analystes de la scène politique congolaise, la course pour la présidentielle de 2021 n’est pas encore annoncée d’une manière officielle mais plutôt d’une manière officieuse. Cependant, les acteurs politiques tant de la majorité présidentielle que de l’opposition, ne devraient pas en principe prendre comme vérité d’évangile les propos tenus par certains acteurs politiques. C’est la présidentielle de 2021 qui déterminera si l’honorable KIKI sera candidat ou pas. Connaissant la politique de la ruse de nos acteurs politiques, politique qui consiste à mentir au nom du peuple pour justifier sa candidature à une éventuelle élection présidentielle, les propos tenus par l’Honorable Dénis Christel doivent être pris avec beaucoup de réserve pour ne pas être surpris. Comme ne cessait de le dire le feu Président béninois Matthieu Kérékou que les promesses politiques n’engagent que ceux qui y croient.

Celmond KOUMBA.



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