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Egypte: des influenceuses sur TikTok accusées de « débauche »

Opposants politiques, intellectuels, artistes, journalistes et maintenant… influenceuses. Plus personne n’échappe à la surveillance des autorités égyptiennes. Cette fois-ci, il ne s’agit pas de sécurité de l’Etat, mais de morale. Le pouvoir du président al-Sissi suit de très près les pas de danse, la tenue et les commentaires de jeunes Egyptiennes présentes sur TikTok. Une application mobile très prisée par les jeunes du monde entier. Elle permet de créer et partager de mini vidéos avec musique et effets spéciaux.

"Promotion de la débauche"

Selon l’Agence France Presse, plusieurs jeunes créatrices de contenus TikTok ont été interpellées ces dernières semaines après avoir mis en ligne des vidéos jugées "immorales" et "dépravées".

L’exemple le plus choquant est sans doute celui de Menna Abdel-Aziz, 17 ans. Victime de viol, elle poste une vidéo sur TikTok, son visage couvert de contusions pour dénoncer ce crime. La jeune fille est par la suite arrêtée pour "promotion de la débauche". Pour le procureur général, "elle a commis des crimes" et "mérite d'être punie". L'adolescente a finalement été transférée dans un centre pour femmes victimes de violences, grâce à l’intervention de l'ONG Egyptian Initiative for Personal Rights.

Ce n'est pas bon pour "la morale" 

Une autre mésaventure concerne une étudiante, Haneen Hossam, suivie par plus d’un million d'abonnés. En avril dernier, elle propose à ses fans de collaborer avec elle sur les réseaux sociaux. Son message a été interprété comme une promotion de la prostitution. Elle a dû payer une caution de 10 000 livres égyptiennes (550 euros) pour retrouver la liberté.

Quant à Mowada al-Adham, vedette sur TikTok et Instagram, elle a été poursuivie pour avoir "attaqué les valeurs familiales de la société".

Ces arrestations d'influenceuses s'inscrivent dans une politique générale de répression de la dissidence en ligne, explique Joey Shea, chercheuse en cybersécurité pour le Tahrir Institute for Middle East Policy.

En 2018, le président Abdel Fattah al-Sissi a ainsi approuvé une loi sur la presse et les médias, autorisant la surveillance des utilisateurs de réseaux sociaux.

AFP



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