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Guerre à Gaza, jour 264 : Israël menace de ramener le Liban « à l’Âge de Pierre »

Israël ne veut pas d’une guerre contre le Hezbollah au Liban mais peut néanmoins « infliger d’énormes dégâts » à ce pays, a prévenu mercredi 26 juin le ministre israélien de la défense Yoav Gallant, sur fond de craintes onusiennes d’une extension « potentiellement apocalyptique » du conflit à Gaza.

Israël ne veut pas d’une guerre contre le Hezbollah mais a la capacité de ramener le Liban à « l’âge de pierre » le cas échéant, a prévenu mercredi 26 juin son ministre de la défense.

« Le Hezbollah comprend très bien que nous pouvons infliger d’énormes dégâts au Liban si une guerre est lancée », a déclaré à la presse le ministre Yoav Gallant à l’issue d’une visite de plusieurs jours à Washington.

La propagation au Liban de la guerre que mène Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza serait « potentiellement apocalyptique », avait plus tôt averti, depuis Genève, le chef des affaires humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths.

« Je vois cela comme l’étincelle qui mettra le feu aux poudres », a-t-il souligné, estimant qu’un conflit impliquant le Liban « gagnera la Syrie…, gagnera les autres » territoires de la région, entraînant des conséquences « imprévisibles ».

« Une guerre entre Israël et le Hezbollah pourrait facilement devenir une guerre régionale, avec des conséquences désastreuses pour le Moyen-Orient », s’est lui aussi inquiété le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, en recevant Yoav Gallant à Washington.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, des témoins ont fait état de bombardements dans différents secteurs de la bande de Gaza, tandis qu’au Liban cinq personnes ont été blessées dans une frappe aérienne israélienne sur un immeuble de Nabatiyeh (Sud), selon l’agence officielle libanaise Ani.

En Syrie, deux personnes ont été tuées dans une frappe israélienne peu avant minuit, a annoncé l’agence officielle Sana en citant une source militaire. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), la frappe a visé un centre de services d’une fondation affiliée au Hezbollah libanais et à des groupes pro-iraniens, près de la capitale Damas.

La guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire de 2,4 millions d’habitants assiégé par Israël, où 495 000 personnes souffrent de la faim à un niveau « catastrophique », selon un rapport publié mardi par le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), sur lequel se fondent les agences de l’ONU.

L’eau manque aussi en plein été dans le territoire surpeuplé, où les habitants se pressent avec des bidons quand arrive un camion chargé de citernes. « La crise s’est aggravée avec l’arrivée de l’été. Les gens ont besoin d’eau pour boire et se laver », témoigne Muhammad Bachir, qui répare dans son atelier de Deir El-Balah, dans le centre de Gaza, des dizaines de réservoirs endommagés ou percés par des éclats d’obus.

« Je n’ai jamais vu un environnement aussi difficile ou complexe » pour les humanitaires, a déclaré Doug Stropes, de l’USaid, l’agence américaine pour le développement international.

AFP



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