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Interview / Emmanuel Ilunga : « nous ne pouvons plus laisser un Congolais en souffrance dans un pays étranger. »

Il est celui qui aura la charge d'organiser avec la CENI, l'enrôlement des Congolais résidant à l'étranger. Une diaspora opposée aux autorités de Kinshasa. De passage à Paris avant de se rendre en Libye, le ministre délégué aux affaires étrangères et en charge des Congolais de l'étranger, Emmanuel Ilunga a répondu aux questions d'Oeil d'Afrique. 

Oeil d'Afrique : Quel évènement vous a le plus marqué en 2017 ?

Emmanuel Ilunga : Au-delà de ma nomination au poste de ministre, l'année 2017 a été une démonstration de la part des acteurs politiques congolais, de faire passer l'intérêt national avant tout autre chose. La signature des accords dit de la Saint-Sylvestre sont à mes yeux l'évènement de l'année qui vient de se terminer. 

Le 31 décembre 2017, plusieurs églises catholiques ont été atteintes par des bombes lacrymogènes tirées par les forces de l'ordre. La RD Congo est-elle une nation démocratique tel que son nom l'indique ? 

Avant tous propos, je voudrais dénoncer toutes pertes de vies humaines. Et s'il y a eu des bavures commises, la jutice saura punir les coupables telle que le prévoit la loi.

Néanmoins, il est également à dénoncer l'action des initiateurs de la marche qui ont pris le pari de contester les autorités de la province ville de Kinshasa. Ces regroupements avaient été interdits par le gouverneur André Kimbuta. L'autorité de la ville avait alerté sur la difficulté qui était la sienne à pouvoir sécuriser la manifestation. Je fais confiance à la justice de mon pays pour qu'elle face la lumière et établisse les responsabilités des uns et des autres.

Après les trois mois du gouvernement Badibanga, vous avez été reconduit à dans le gouvernement Tshibala. Quel bilan fait vous de ces mois à la tête du ministère des Congolais de l'étranger ?

Il s'agit pour moi de remercier le président Joseph Kabila Kabange, des premiers ministres Samy Badibanga et Bruno Tshibala pour la confiance qu'ils m'accordent. Du poste de vice-ministre à aujourd'hui ministre délégué aux affaires étrangère en charge des Congolais de l'étranger.

Pour vous faire un court bilan, nous pouvons rappeler que par nos efforts, une dizaine de jeunes femmes congolaises, réduites à l'esclavage sexuel, ont été rapatrié de Koweit. De même pour 50 compatriotes emprisonnés en Zambie pour séjour irrégulier. Tous sont aujourd'hui revenus au pays. Tous ces efforts sont nécessaires, car nous ne pouvons plus laisser un Congolais en souffrance dans un pays étranger.

Aujourd'hui, nous sommes sur le point de conclure un accord avec les autorités chinoises pour le rapatriement de 25 Congolais condammés à perpetuté. Nous souhaitons que ces compatriotes rentrer et purgent leurs peines ici au Congo.

Pour le grand rendez-vous de 2018, c-a-d l'élection présidentielle prévue en décembre 2018, nous avons la lourde charge d'organiser l'enrôlement des Congolais résidents à l'étranger. 

Il n'y a pas eu d'élections en 2016 au terme du mandat de Joseph Kabila. L'année 2017 vient de s'écouler sans l'élection telle que prévue dans l'accord de la Saint-Sylvestre. Peut-on croire à une élection présidentielle en 2018 ?

La Ceni a publié un calendrier électoral qui a fait l'unanimité. La majorité des Congolais veulent aller aux élections. Ils sont plus de 45 millions a s'être enrôlés afin de prendre part à ce rendez-vous. Les différentes organisations internationales (ONU, Union Européenne) ont également salué la publication de ce calendrier. Tous les acteurs politiques congolais doivent se t enir prêt afin de ne pas être surpris. Quoi qu'il en soit la RD Congo ne pourra pas passer autre la case élection.

Qui des Congolais de l'étranger pourront voter lors de la prochaine élection présidentielle ?

Pour ce qui est de l'élection, la loi est très claire. Seuls ceux qui ont la nationalité congolaise peuvent prendre part aux votes. Alors les concitoyens ayant choisi une notre nationalité ou obtenu l'asile politique dans leurs pays de résidence ne pourront pas voter.

Et l'organisation de l'enrolement de ces populations ?

Nous travaillons avec la Ceni pour la mise en place et le succès de cette opération. Plusieurs options sont encours d'étude. Une solution semble se dégager. Il s'agira de mettre en place plusieurs centres d'enrolement dans certaines grandes villes des pays de résidence et les Congolais seront invités à s'y rendre pour obtenir leur carte d'électeur.
 
Propos recueilis par Roger Musandji
 

 



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