L'actualité à la une
« Le groupe de la Banque mondiale a suspendu lundi les décaissements dans toutes ses opérations au Soudan et il a cessé de traiter toute nouvelle opération alors que nous surveillons et évaluons de près la situation », a indiqué dans une déclaration écrite David Malpass, le président de l’institution.
Cette annonce intervient alors que le chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane a dissous lundi les autorités de transition. Le Premier ministre Abdallah Hamdok et la quasi-totalité des dirigeants civils ont été arrêtés, lors d’un putsch qui s’est déroulé quelques heures seulement après le départ du Soudan de l’émissaire des États-Unis pour la Corne de l’Afrique, Jeffrey Feltman.
Abdallah Hamdok a depuis été ramené à son domicile à Khartoum, où il est toujours « sous surveillance étroite » des forces de sécurité, selon son bureau.
« Je crains l’impact dramatique »
« Je suis très préoccupé par les récents événements au Soudan, et je crains l’impact dramatique que cela peut avoir sur le redressement et le développement social et économique du pays », a également réagi David Malpass, qui s’était rendu récemment à Khartoum pour rencontrer les autorités soudanaises.
Il souligne avoir alors « discuté de la transformation économique et sociale du pays » et affirme qu’il avait « entendu un engagement clair de toutes les parties à travailler ensemble vers un avenir plus prospère pour le peuple soudanais après 30 années de régime autoritaire et de désengagement de la communauté internationale ».
Il rappelle que la Banque mondiale a été un partenaire proche du Soudan, travaillant aux côtés d’autres partenaires de développement pour établir le programme de soutien aux familles du Soudan et soutenir le déploiement de la vaccination contre le Covid-19 dans le pays.
L’UE menace de suspendre son soutien financier
Avant le coup d’État, le Soudan s’était engagé dans un programme de réformes économiques, qui avait ouvert la voie à l’apurement des arriérés du pays alors qu’il devenait éligible à l’allègement de la dette.
De son côté, le Fonds monétaire international (FMI) a jugé mardi qu’il était « prématuré de commenter les implications des récents événements au Soudan ». Fin juin, le conseil d’administration du FMI avait approuvé une aide au Soudan de 2,47 milliards de dollars sur trois ans et trois mois.
Et en échange de réformes drastiques, dont la suppression de subventions sur les carburants, il avait aussi trouvé un accord pour alléger la dette du pays de 50 milliards sur environ trois ans, soit quelque 90 % de la dette totale du Soudan.
Les États-Unis avaient, eux, annoncé dès lundi la suspension de 700 millions de dollars d’aide à Khartoum. Et mardi, l’Union européenne a menacé de suspendre son soutien financier si les militaires ne rendaient pas le pouvoir immédiatement.
L'actualité à la une
Suivre Oeil d'Afrique