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Le Niger attend les résultats de l’élection présidentielle
Le dépouillement terminé dans les bureaux de vote, les Nigériens attendaient lundi les résultats de l'élection présidentielle qui doit marquer la première transition démocratique entre deux présidents élus dans ce pays habitué aux coups d'Etat et en proie à des attaques jihadistes récurrentes.
Le président sortant Mahamadou Issoufou, 68 ans, ne se représentait pas à l'issue de ses deux mandats constitutionnels. Après dix ans au pouvoir, il espère une victoire au premier tour de son bras droit Mohamed Bazoum, 60 ans, en compétition avec 29 autres candidats.
Lundi soir, la Commission électorale nationale indépendante (Céni), qui compile les chiffres transmis par les bureaux de vote après le scrutin dimanche, a proclamé à la télévision nationale une série de... trois résultats de communes de Maradi (sud).
"Il faudra attendre probablement mercredi ou jeudi", pour avoir le résultat final, a promis un porte-parole de la Ceni lundi, évoquant une première tendance pour mardi.
Aucun "incident grave" n'a été recensé par la Céni dimanche.
"J'ai confiance en l'organisation et dans les résultats", a confié lundi à l'AFP Djabril, vendeur de boissons.
Amadou Taïrou, cultivateur, est plus sceptique: "Dire que ces élections sont saines, je ne donne pas cette garantie. On peut voter plusieurs fois", a-t-il accusé, assurant que l'encre dans lequel les votants trempaient leur doigt pouvait être retirée.
7,4 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes (sur 23 millions d'habitants) pour cette présidentielle couplée à des législatives.
La mission d'observation de la Communauté des Etats Sahelo-Sahariens (Cen-Sad), présidée par l'ancien président malien Dioncounda Traoré, a noté "quelques "insuffisances" mais souligne qu'elles "ne sont pas de nature à entacher la transparence, la régularité, et la crédibilité du scrutin".
M. Traoré a "remercié le président Issoufou de ne pas avoir "brigué un troisième mandat". "Le fait est suffisamment rare dans notre sous-région ou sur le continent pour qu'il soit souligné avec force et fasse de nombreux émules dans nos constructions démocratiques".
Le président sortant Mahamadou Issoufou avait affirmé dimanche: "Quel que soit le vainqueur, la victoire appartiendra au peuple nigérien. C'est un jour spécial pour le Niger qui va connaitre pour la première fois une alternance démocratique".
Favori du scrutin, M. Bazoum a promis de mettre l'accent sur la sécurité et l'éducation, notamment des jeunes filles, dans ce pays record mondial de fécondité (7,6 enfants par femme).
"Une élection à un seul tour n'est pas possible. L'état de santé de leur parti et le niveau de frustration des Nigériens empêchent toute perspective de faire +un coup KO+. Il y aura un second tour" le 20 février, a assuré le candidat d'opposition et ancien ministre des Affaires étrangères Ibrahim Yacouba.
Un des principaux défis du prochain président sera de juguler les attaques jihadistes qui ont fait des centaines de morts depuis 2010, et fait fuir de leurs foyers environ 500.000 réfugiés et déplacés, selon l'ONU.
Avec AFP
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