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Le président Idriss Déby est mort au combat, un de ses fils assure l’intérim
Le président Idriss Déby Itno aurait été tué lundi soir lors d’une rencontre avec les rebelles des Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), annonce l’armée tchadienne. Son fils Mahamat lui succède à la tête d’un conseil militaire de transition.
Le maréchal Idriss Déby Itno est mort en guerrier. Selon l’armée tchadienne qui a annoncé l’information à la télévision d’État, le Président qui venait tout juste d’être réélu est décédé de « blessures reçues au front ».
« Le président de la république, chef de l’État, chef suprême des armées, Idriss Déby Itno, vient de connaître son dernier souffle en défendant l’intégrité territoriale sur le champ de bataille. C’est avec une profonde amertume que nous annonçons au peuple tchadien le décès ce mardi 20 avril 2021 du maréchal du Tchad », a annoncé le porte-parole de l’armée, le général Azem Bermandoa Agouna. Le front en question se situe à 300 km au nord de la capitale N’Djamena.
Bataille rangée
Samedi, d’intenses combats ont opposé l’armée tchadienne et une colonne de rebelles avançant vers la capitale N’Djamena. Ce groupe rebelle basé en Libye, le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), avait progressé en direction du sud après avoir attaqué un poste frontière.
Selon le porte-parole de l’armée tchadienne, Azem Bermendao Agouna, les forces gouvernementales ont stoppé la progression des rebelles lors d’une bataille qui s’est déroulée samedi dans la province de Kanem, à environ 300 km de N’Djamena. Cinq soldats gouvernementaux ont été tués et 36 autres blessés. Du côté des rebelles, les pertes auraient été beaucoup plus lourdes. N’Djamena parle de plus de 300 rebelles tués et de 150 prisonniers. Des informations difficiles à vérifier mais que les rebelles ont en partie confirmé puisqu’ils ont reconnu avoir effectué un « repli tactique ».
Toutefois, des vidéos montrent bien des dizaines de rebelles capturés par les troupes gouvernementales, tout comme elles montrent aussi du largage de matériel et de munitions qui n’ont pu être réalisés que par la France qui dispose de troupes à N’Djamena. En 2019, lors d’une précédente attaque rebelle contre N’Djamena, l’aviation française était intervenue, traquant les rebelles avec des drones puis les bombardant avant qu’ils ne réussissent à s’approcher de la capitale.
Lundi soir, selon des sources tchadiennes, une rencontre entre Idriss Déby et les chefs des FACT aurait eu lieu à Mao, au nord de la capitale. Cette réunion aurait dégénéré en bataille rangée provoquant la mort de Déby et de quatre de ses généraux. Mais cette version de la mort du Président n’a pas été confirmée.
Un conseil militaire assure le pouvoir
Cette mort a provoqué la dissolution de l’Assemblée et la mise en place d’un organe miliaire qui assure le pouvoir. À sa tête, l’un des fils du maréchal : le général Mahamat Kaka (37 ans), qui commande la Garde présidentielle.
Idriss Déby, 68 ans, militaire de carrière qui s’est emparé du pouvoir en 1990 à l’issue d’un coup d’État, promu au rang de Maréchal en août dernier, venait d’être réélu pour un mandat de 6 ans avec 79,32 % des suffrages exprimés, selon des résultats provisoires énoncés lundi soir par l’instance électorale nationale.
Le président tchadien était souvent considéré comme un élément stabilisateur dans une région tourmentée même si le turbulent Idriss Déby malmenait son monde et surtout ses opposants. Lorsque le feu brûlait au Sahel et en Afrique centrale, lui répondait présent, lâchant ses guerriers que l’on retrouve aujourd’hui au Mali dans les rangs onusiens et dans ceux de la Force conjointe du G5 Sahel.
Avec Agence
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