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Le Zimbabwe ne va pas extrader Grace Mugabe
Les autorités du Zimbabwe ont affirmé vendredi qu'elles ne vont pas extrader Grace Mugabe, l'épouse de l'ancien président Robert Mugabe, visée par un mandat d'arrêt de la justice sud-africaine, dans le cadre d'une affaire d'agression contre une mannequin à Johannesburg en 2017.
L'ancienne Première dame du Zimbabwe, âgée de 53 ans, est accusée d'avoir frappé la mannequin sud-africain Gabriella Engels à l'aide d'une rallonge électrique dans un hôtel de luxe du quartier des affaires de Sandton, où se trouvaient ses deux fils Robert Jr et Chatunga, à la réputation de noceurs, tandis que le président Mugabe s'était rendu à un sommet régional.
"Cela ne nous amuse pas de la voir harcelée ou maltraitée", a déclaré à l'AFP le vice-ministre de l'Information, Energy Mutodi.
"L'incident s'est produit alors qu'elle bénéficiait de l'immunité diplomatique. Ils ne peuvent pas revenir dessus et la poursuivre maintenant. Nous n'apporterons pas notre soutien à son extradition", a-t-il ajouté.
Le tribunal de Randburg, dans la province de Gauteng où est située Johannesburg, a émis le mandat d'arrêt contre l'ex-Première dame du Zimbabwe le 13 décembre pour "coups et blessures graves".
La mannequin âgée aujourd'hui de 21 ans a subi des coupures au front et à l'arrière de la tête.
À l'époque des faits, Robert Mugabe était toujours au pouvoir et le gouvernement sud-africain avait accordé l'immunité diplomatique à son épouse après l'incident, lui permettant de quitter l'Afrique du Sud et de regagner le Zimbabwe.
Un tribunal sud-africain a annulé en juillet dernier cette mesure, prise par le ministère des Affaires étrangères alors que la police voulait arrêter la sulfureuse Première dame, estimant qu'elle n'était "pas conforme à la Constitution".
Robert Mugabe, 94 ans, a été évincé de la présidence du Zimbabwe en novembre 2017, après 37 ans de pouvoir autoritaire, lors d'un coup de force provoqué par des généraux, après que le chef d'Etat a indiqué qu'il voulait voir son épouse lui succéder.
Selon le président Emmerson Mnangagwa, élu en juillet dernier, M. Mugabe se trouvait le mois dernier à Singapour où il se rend régulièrement pour des soins médicaux.
L'affaire avait entaché un peu plus l'image déjà très controversée de Grace Mugabe, régulièrement épinglée pour son goût pour les vêtements de luxe, les voyages et son implication supposée dans des scandales de corruption dans un pays plombé par une grave crise économique.
Elle était une visiteuse régulière de l'Afrique du Sud et s'était attirée le sobriquet de "Gucci Grace" pour son style de vie et ses achats extravagants.
En 2009 déjà, Grace Mugabe aurait bénéficié d'une immunité à Hong Kong après avoir frappé un photographe britannique qui l'avait prise en photo dans un hôtel de luxe.
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