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Mali : des coups de feu signalés dans le camp militaire d’où était parti le coup d’Etat de 2012
Des soldats ont tiré des coups de feu en l'air, mardi 18 août, pour une raison inconnue, dans le grand camp militaire de la ville-garnison de Kati, d'où était parti le coup d'Etat de 2012. Le Mali traverse depuis juin une profonde crise politique. "Ce matin, des militaires en colère ont pris les armes au camp de Kati et ont tiré en l'air. Ils étaient nombreux et très nerveux", a déclaré un médecin de l'hôpital de Kati, à une quinzaine de kilomètres de Bamako, la capitale.
"Ça tire, ça tire en l'air à Kati. Ce sont des militaires" du camp Soundiata Keita, a confirmé une source sécuritaire malienne sur place. Les raisons de ce coup de colère ne sont pas claires pour le moment.
Nous suivons avec inquiétude l'évolution de la situation aujourd'hui au #Mali. Les #USA s'opposent à tout changement extra-constitutionnel de gouvernement, que ce soit par ceux qui sont dans la rue ou par les forces de défense et de sécurité. @USEmbassyMali
— J. Peter Pham (@DrJPPham) August 18, 2020
Les Etats-Unis ont déclaré s'opposer à tout changement de gouvernement en dehors du cadre légal au Mali, y compris par l'armée, a indiqué l'émissaire américain pour le Sahel, Peter Pham. "Les USA s'opposent à tout changement extra-constitutionnel de gouvernement, que ce soit par ceux qui sont dans la rue ou par les forces de défense et de sécurité", a-t-il écrit sur Twitter.
Grave crise socio-politique
Les raisons de ce coup de colère n'étaient pas immédiatement claires. Ces militaires ont ensuite bouclé les accès de la garnison, selon un correspondant de l'AFP sur place. Un militaire faisant partie de ceux ayant pris le contrôle du camp a affirmé à l'AFP qu'ils détenaient «plusieurs hauts gradés de l'armée, arrêtés par les frondeurs».
Plusieurs chancelleries occidentales ont fait état de l'arrestation de personnalités politiques, dont des ministres, mais elles n'ont pas pu être confirmées de source officielles, pas plus que celles concernant les hauts gradés. Ni la présidence, ni les services du premier ministre n'avaient encore communiqué en milieu d'après-midi sur la situation. Celle-ci est «toujours volatile à Bamako», a twitté l'ambassade de France, en répétant ses consignes de prudence.
Le Mali est confronté à une grave crise socio-politique qui préoccupe la communauté internationale. Après l'annonce de la prise de contrôle du camp de Kati, des manifestants se sont rassemblé sur la place de l'Indépendance de Bamako, épicentre de la contestation depuis juin, pour réclamer à nouveau le départ du président Keïta, a constaté un correspondant de l'AFP. Des manifestants ont incendié le cabinet d'avocats du ministre de la Justice, Kassoum Tapo, selon la même source.
Une "tentative de mutinerie"
A la mi-journée, la situation était calme et l'on n'entendait plus de tirs, selon un correspondant de l'AFP présent à Kati. "Toute la zone est bouclée par les militaires, les bérets verts", a-t-il constaté. "Nous suivons attentivement la situation. La hiérarchie militaire est entrée en contact avec les troupes, on fera une déclaration officielle dans la journée", a déclaré une source au ministère de la Défense, qui s'est refusée à parler de "mutinerie".
— La France au Mali (@FranceauMali) August 18, 2020
"Il y a une tentative de mutinerie", a néanmoins affirmé une source diplomatique à Bamako. L'ambassade de France au Mali a recommandé la prudence. Il est "instamment recommandé de rester chez soi", a-t-elle indiqué sur Twitter. Elle a également activé la cellule de réponse téléphonique de l'ambassade de France (44 97 58 20).
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