Ce vendredi, à la Place de la Nation de N’Djamena se déroule la cérémonie des obsèques officielles du président Idriss Deby Itno. Plusieurs chefs d’Etat dont celui de la France doivent y participer.

La Place de la nation de N’Djamena, sera colorée ce vendredi. Des treillis militaires, aux boubous bien amidonnés en passant par des costumes noirs, ceux qui seront présents aux obsèques du Maréchal Deby, blessé au front avant de succomber à ses blessures, pourront rincer leurs yeux à l’infini. Déjà, les nouvelles autorités du Tchad ont donné le ton de ce que seront les obsèques du président Deby, celui que la France a salué comme un «ami courageux» après avoir appris sa mort soudaine.

Le général Mahamat Idriss Deby, président du Conseil militaire de transition, a signé un décret faisant du vendredi 23 avril 2021, «un jour férié, chômé et payé».

L’arrivée des délégations présidentielles et la volonté du Conseil militaire de transition (CMT) tchadien, bien que contesté dans ses démarches, d’organiser des obsèques à la grandeur de Deby. Cela montrent suffisamment comment l’ex désormais homme fort du Tchad était utile à son pays et à la communauté internationale.  

Tchad, pays tampon

Ainsi, Idriss Deby, couché dans un cercueil, aura droit à des honneurs militaires, avant le dépôt de gerbes de fleurs, le discours d’un de ses fils et, bien sûr, d’autres témoignages.

Selon le chronogramme des obsèques, après la remise de la dépouille mortelle à la famille, la prière à la Grande Mosquée de N’Djamena, la dépouille de l’ancien président va prendre la direction d’Amdjarass par vol, pour une inhumation dans l'intimité familiale, au cimetière de ladite localité. 

Si le président Deby reçoit de tels honneurs et autant de chefs d’Etat africains, avec à leurs côtés, Emmanuel Macron, entendent, malgré les menaces des rebelles du FACT de descendre sur la capitale, sans compter le désaccord des militaires sur les destinées du pays, lui rendre un hommage grandiose, ce n’est pas pour sa simple personne.

C’est plutôt le rôle de guerrier du Sahel, de fusible de la France, qu’il a su malicieusement incarné durant plusieurs années pour, non seulement combattre les terroristes, empêcher d’autres pays d’Afrique de s’effondrer à l’image de la Libye, mais aussi d’avoir défendu les intérêts français en Afrique.

Le Tchad est resté sous Deby et grâce à ses armées, un pays tampon entre l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest. Il a toujours été à la pointe des combats contre les terroristes au Sahel. 

La France ferme les yeux

Un chaos au Tchad créerait un boulevard pour les délinquants criminels de tout acabit, qui s’en rajouterait à la situation déjà compliquée du Sahel. C'est conscients de cela, que des chefs d’Etat se rendent à N’Djamena, non pas seulement pour participer aux obsèques de Deby, mais pour également tenter de raisonner le Conseil militaire de Transition avec sa tête Deby-fils, qui semble ne pas voir dans la même direction que d’autres généraux de l’armée tchadienne pour l’intérêt du pays et de cette partie de l’Afrique. 

C’est dire que les obsèques de Deby ne constituent qu’un prétexte pour ces chefs d’Etat afin de rappeler aux militaires leur devoir de maintenir la stabilité et d’assurer la sécurité du Tchad. Sinon comment comprendre le silence radio du président français, Emmanuel Macron face à la violation de la Constitution du Tchad et/ou au respect des droits des citoyens. Pourtant, la France si souvent prompte à appeler au respect de la Constitution.

Mais, pour le cas du Tchad, elle préfère fermer les yeux face aux dérives du Conseil militaire de transition qui s’est arrogé les pleins pouvoirs à la suite de la disparition de Idriss Deby. C’est comme le sorcier qui mange ton âme et vient après pleurer ta mort. 

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