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RD Congo

RDC: Le Rassemblement n’a plus que 48h pour se choisir des candidats pour le poste de Premier Ministre

Le Président Congolais Joseph Kabila veut aller vite. Il n'est plus question de "prendre en otage un pays pour des intérêts personnels" dit-il. Pour se faire, il a annoncé ce mercredi la nomination d'un nouveau Premier Ministre dans 48 heures. Si le Rassemblement campe sur sa position, Joseph Kabila ne lui laissera plus le choix.

C'est ainsi que fonctionne Joseph Kabila. Il aime ce jeux de poker menteur qui lui a jusqu'à là réussi. Dans ce combat qui l'oppose au Rassemblement des forces acquises au changement, le Président Congolais fait preuve de malice et pousse régulièrement l'opposition politique à se coucher.

Alors qu'on le pensait fini, victime du désamour des Congolais. Joseph Kabila fait face à la date du 20 décembre 2016 synonyme de fin de mandat. L'opposition, pourtant vigilante, fini par tomber dans le piège du dialogue national. Cette mauvaise solution devenue le remède à tous les maux que connaît l'Afrique politique aura été la carte qui permet à Kabila de se maintenir à la tête du Congo. Des concertations nationales lancées en 2015 aux négociations via la CENCO en passant pas l'accord de la Saint-Sylvestre, Joseph Kabila a toujours su cacher son jeu. Bien malin serait celui qui pourrait dire avec certitude la volonté profonde de ce président. Il a fait du qualificatif "taiseux" une arme contre ses adversaires.

Consensus sur les compétences de l’autorité de nomination

Dans ce jeu ou on retrouve d'un côté les attributs sécuritaires de la République et de l'autre une volonté populaire pour une transition politique ce qui perd la main n'est pas toujours celui qui a les mauvaises cartes. Devant le parlement réuni en congrès, Joseph Kabila avait choisi ce mercredi pour jouer une nouvelle carte permettant de pousser une nouvelle fois l'opposition dans les cordes.

"Au cours de ces dernières 48 heures, J’ai été à l’écoute de la classe politique et sociale qui a répondu à Mon invitation. J’ai noté une convergence des vues, notamment sur l’urgence qu’impose le règlement de deux points relatifs à la mise en œuvre de l’Accord, spécialement en ce qui concerne la question de la désignation d’un nouveau Premier Ministre." dit le Président Kabila. Puis de rajouter. "A ce propos, un large consensus s’étant dégagé sur la procédure de désignation de celui-ci, et sur les compétences de l’autorité de nomination, J’invite le « Rassemblement » à surmonter ses querelles intestines et à harmoniser les vues sur la liste des candidats Premier Ministre ayant le profil requis et convenu, comme souhaité depuis plusieurs mois, en vue d’accélérer le processus de formation du nouveau gouvernement d’union nationale."

Il peut nommer le Premier Ministre qu'il veut

Les divergences dans l'opposition risque bien de ne pas trouver de solution dans un délai aussi bref et ça Kabila le sait. Du côté de Felix Tshisekedi, c'est le Secrétaire Général Jean-Marc Kabund qui monte au créneau pour balayer l'annonce présidentielle. "Joseph Kabila peut nommer le premier ministre qu’il voudra mais cela ne résoudra pas le problème car, la solution réside dans l’application sans faille de l’accord du 31 Décembre 2016." affirme M. Kabund. Mais l'UDPS est de nouveau dans la tourmente puisqu'elle vient d'exclure son Secrétaire Général adjoint Valentin Mubake pour non respect de la ligne officielle du parti. La faute de ce dernier. Avoir répondu à l'invitation de Joseph Kabila pour consultation en tant que personnalité politique.

Dans cette ligne droite qui devrait aboutir à la nomination d'un Premier Ministre et d'un gouvernement devant conduire le pays aux élections, le Rassemblement-Felix Tshisekedi n'a plus d'autres choix que de s'aligner au risque de voir le Rassemblent-Olenga Nkoy et tous les déçus de l'UDPS faire le jeu avec Joseph Kabila.

Roger Musandji Nzanza
Œil d'Afrique

 

 



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