Politique


CEDEAOPolitique

Sommet de la CEDEAO : Ces sujets sur la table des dirigeants ouest africains à Accra

Le sommet des chefs d’Etat de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) est prévu le 19 juin à Accra au Ghana. La situation au Mali, la lutte contre le terrorisme et les vaccins seront sans doute les sujets qui vont dominer les débats entre dirigeants ouest africains. 

La lutte contre le terrorisme, la situation au Mali, l’acquisition des vaccins anti-covid… Voilà les sujets sur lesquels, les chefs d’Etat de la Cedeao devront débattre à l’occasion du 59ème sommet de l’institution sous régionale prévu à Accra samedi 19 juin prochain. Lors de sa visite à Ouagadougou, après le massacre de près de 160 civils du village de Solhan au nord du Burkina, le Président ghanéen Nana Akufo-Addo, qui exerce également la présidence tournante de la Cedeao semble avoir donné le ton. Devant son homologue burkinabè, il a estimé que la Cedeao est déterminée à remporter la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent. Ce sommet de la Cedeao doit se tenir quelques jours après que la France a annoncé le redimensionnement de ses opérations militaires dans le Sahel. 

Le Président français, Emmanuel Macron a annoncé la fin de l'opération Barkhane en tant qu'opération extérieure au profit d’une alliance internationale antidjihadiste pour combattre les terroristes dans le Sahel. Cette alliance doit probablement inclure les forces spéciales européennes de Takuba, dont les soldats français en seront la colonne vertébrale, selon Macron. Face à la décision de la France de réduire sa présence militaire dans le Sahel, les dirigeants de la Cedeao doivent donc plancher sur comment mutualiser leurs forces armées afin de sécuriser les populations de la région ouest africaine. Surtout que d’autres pays comme la Côte d’Ivoire sont menacés par les djihadistes.  

Réouverture des frontières ?

Il incombe donc aux chefs d’Etat de la Cedeao de s'unir et d'aider des pays tels que le Burkina Faso, le Niger et le Mali, qui sont en première ligne de la guerre contre le terrorisme et l'extrémisme violent, à remporter le combat contre les terroristes. Autre sujet qui sera aussi sur la table des discussions, c’est la situation politique au Mali. En moins d’un an, ce pays d’Afrique de l’Ouest a connu deux coups d’Etat. Les dirigeants de la Cedeao ont suspendu le Mali de leurs institutions communes en réponse au double coup d'État militaire. A Accra, le médiateur de la Cedeao dans la crise malienne, l'ancien président nigérian Goodluck Jonathan, rendra certainement compte de ses discussions avec les acteurs politiques maliens. 

Nul doute que la Cedeao tentera de rappeler aux militaires au pouvoir à Bamako leur engagement à respecter le processus de la Transition qui doit conduire à des élections en février prochain. L’institution devra aussi réfléchir sur la levée ou non des sanctions prises contre le Mali. L’acquisition des vaccins sera aussi discutée. Selon l’Onu, avec 32 millions de doses, l’Afrique compte pour moins de 1 % des plus de 2,1 milliards de doses administrées dans le monde. Tout juste 2 % du 1,3 milliard d’habitants sur le continent ont reçu une dose et seuls 9,4 millions d’Africains sont entièrement vaccinés, selon le décompte de l’Onu. 

Donc, les pays de la Cedeao, dont les économies ont été fortement impactées par la Covid-19, ont encore besoin de doses pour protéger leurs populations en activité. Enfin, une question pas des moindres, c’est celle de la gestion des frontières dans l’espace régional. Entre la Guinée, le Sénégal et la Guinée Bissau, la libre circulation des personnes et des biens a pris un sacré coup depuis la fermeture des frontières entre ces pays, décidée par le Président guinéen, Alpha Condé pour des raisons de sécurité. Une décision contraire au protocole de la Cedeao sur la libre circulation des biens et des personnes. L’espoir est permis de voir les frontières de ces trois pays rouvertes enfin à l’issue du 59ème Sommet ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de la Cedeao.

Oeil d'Afrique



Politique