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Interview

Tchad / Canada: Biens mal acquis, « c’est une immense manipulation destinée à nous discréditer » selon Zakaria DEBY

L’affaire de la filière africaine à Montréal fait le choux gras des Médias depuis quelques jours. Sont mis en cause dans cette vaste affaire de biens immobiliers appartenant à des hautes personnalités politiques, plusieurs pouvoirs africains dont, le Congo Brazzaville, le Gabon, l’Algérie, le Sénégal, le Burkina Faso et le Tchad. Selon les révélations de Hugo Joncas, du bureau d’enquêtes de Québecor Groupe Média, de 2012 à 2016, la belle-famille du président tchadien Idriss Déby aurait investi avec des proches près de 8,6 M$ dans l’immobilier montréalais, à L’Île-des-Sœurs et dans Griffintown, presque toujours sans prendre de financement hypothécaire.

Dans ce qu’on pourrait appeler les « Tchadleaks », ce sont les activités du beau-frère du président Idriss DEBY qui auraient attiré l’attention des enquêteurs. 6 millions de dollars auraient été investi à Montréal. Marié à la sœur de l’épouse du président tchadien, Hissein Bourma, 28 ans, est un riche entrepreneur qui selon l’enquête canadienne se « serait fait pincer » à l’aéroport du Caire avec 199 000 euros en liquide dans sa valise, alors qu’il voyageait avec un passeport diplomatique vers Dubaï.

Une énième affaire qui secoue N’Djamena mais dont les autorités sont jusque-là restées silencieuses, sauf….. Zakaria DEBY, l’un des fils du président Tchadien.

Oeil D’Afrique a joint celui qui était encore précédemment Directeur de cabinet civil de son père. Zakaria DEBY a été catégorique au sujet de cette affaire « c’est une immense manipulation destinée à nous discréditer » nous dit-il d’entrée.

Oeil D’Afrique: Mais Monsieur Zakaria DEBY, nos confrères ne peuvent pas publier ce genre de dossier sans preuves ?

Zakaria DEBY : Il faut nuancer les choses. Le nom du président Idriss DEBY ne devrait pas figurer dans ce dossier. On tente de salir son image en le raccordant à une affaire montée de toutes pièces par des méthodes d’une époque révolue que nous connaissons. Il faut appeler chaque chose par son nom. Si ces enquêteurs ou médias sont aussi sérieux ou crédibles comme ils tentent de le faire croire, qu’ils nous sortent un seul titre de propriété appartenant au président Idriss DEBY. S’ils le trouvent nous allons leur offrir ces biens immobiliers dont ils parlent, ils pourront s’en servir..(il en rit ) Ces pseudos Médias cherchent ni plus ni moins à faire du sensationnel pour se faire connaître…Autant je crois au principe de la liberté de la presse et à la fraternité entre le Tchad et le Canada, autant je trouve totalement inacceptable cette façon de vouloir sciemment jeter l’opprobre sur le président de la République. Il n’est mêlé ni de loin ni de près à ces histoires. Si un tchadien se rend coupable d’actes répréhensibles alors qu’on les cite nommément et qu’on évite d’associer cela au chef de l’état. J’insiste là dessus.

Oeil D’Afrique: Insinuez-vous Monsieur qu’il s’agit d’un dossier vide ?

Zakaria DEBY: Nous ne pouvons pas accorder de l’intérêt à une boule puante, un buzz inutile. Sachez que président de la République est d’une sérénité sans faille. Il a d’autres priorités en ce moment, et vous le savez, c’est la sécurité des fils et filles de notre pays, la paix, le mieux être de nos vaillantes populations. Je considère que le Tchad est un état souverain qui se réserve le droit de réagir par voies légales en temps opportun. Il serait bon que chacun balaie devant sa porte. Nous sommes le Tchad, et nous n’allons pas tomber aussi bas. Pensez-vous que le terme « dictateur » utilisé par vos confrères soit approprié ? C’est une insulte à notre pays. Le Tchad organise des élections depuis des décennies, les institutions fonctionnent normalement, comment peut-on accepter ce terme de dictateur ? A un moment donné il faut de la cohérence dans les écrits de vos confrères. Ces genres de façon de faire sont assimilables à de la provocation. Nous n’allons pas nous laisser traîner dans la boue. Jamais.

Depuis les révélations de Québecor Groupe Média, aucun gouvernement africain cité n’a officiellement réagi pour l’instant même si certains proches de ces pouvoirs crient à la chasse aux sorcières. Selon les derniers développements du dossier le dénommé Hissein Bourma serait visé par plusieurs enquêtes dans des dossiers de malversations et montages financiers rocambolesques en France et aux États Unis. Connu pour un train de vie sulfureux il serait fortement contesté jusque dans l’entourage proche du président tchadien. 

Oeil d’Afrique

 



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