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Gabon: la difficile vie d’après l’état d’urgence sanitaire
Au Gabon, les populations débutent leur première semaine sous le signe de la liberté de mouvement. Le gouvernement a exécuté la volonté du chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, de lever le couvre-feu et l’ensemble des restrictions dû à la crise sanitaire, anti-covid19 en vigueur dans le pays, depuis deux ans.
A Libreville, la capitale gabonaise, une question revient sans cesse comme un refrain, celle de savoir: comment se relever après deux années de restrictions sanitaires?
Une question à la réponse pas tout à fait évidente pour Cédric Bikoro. Tenancier de bar au quartier Cocotiers à Libreville, il ne parvient plus à faire le plein de ses chaises, faute de clients. La chute de son chiffre d’affaires des week-end est tout simplement catastrophique.
"Il suffit de regarder de vous-mêmes. Il n'y a plus rien ici. On faisait une recette de 700 000 francs par week-end. Aujourd’hui on atteint difficilement, les 200.000 vendredi et samedi. Et avec ça on a dû se séparer de près d’une dizaine de serveuses. Parce qu’on arrivait plus à payer leur salaire, sans oublier les charges du loyer", expliquait-il.
Le choc est terrible dans plusieurs secteurs d’activité. Au Gabon, les impacts de la crise sanitaire ont été très forts, dès le mois de mars 2020 pendant le temps de confinement et ensuite dans les temps de déconfinement.
"Nous ne pouvons pas tout mettre sur le compte du coronavirus. Le coronavirus est venu simplement amplifier une situation de précarité qui existait déjà. Avant mes épargnes journalières variaient entre 5 et 10.000 francs CFA. Aujourd’hui, les commandes d’habits ont drastiquement baissé", se lamente Alexandre Obiang, un couturier du centre social pour personnes handicapées du quartier venez voir à Libreville.
Le tourisme gabonais a aussi été éprouvé par la crise sanitaire du coronavirus avec des répercussions sur les voyages et l’offre. Avec une longue période de fermeture des frontières, le village artisanal de Libreville est devenu presque un "village fantôme", d’après Ibrahim Samba, l’un des exposants du site.
"Nous avons une dizaine de propriétaires de box, qui sont soit partis ou se sont reconvertis dans d’autres activités à cause de la crise. L’essentiel de nos clients sont des touristes étrangers. Et s’il n y a pas de vols, on a que très peu de clients", affirme-t-il.
Pour un peu plus de deux millions d’habitants, le pays n’a compté officiellement que 303 décès depuis le début de la pandémie sur plus d’un million et demi de cas positifs. Et, depuis plusieurs semaines, moins de 20 nouveaux cas par jour, puis moins de 10 ces derniers jours, pour aucun décès.
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