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RDC – Covid-19 : pourquoi snober les médicaments nationaux ?
Près de quinze mois après la découverte d’un premier cas de Covid-19 en République Démocratique du Congo, le pays lutte contre la pandémie à l’aide des solutions toutes importées : des mesures sanitaires parfois en déphasage avec le contexte local à l’instar de la fermeture des établissements d’enseignements pendant plus trois mois. Copiée sur l’Occident, la décision a vite été dénoncée au pays puis par l’Union européenne estimant que dans le cas de la RDC, rien ne justifiait que les élèves et étudiants soient privés de classe là où les bars, marchés et églises sont ouverts. Sur cette alarme étrangère, le gouvernement a rouvert les classes presqu’aussitôt. Mais cette sensibilité à l’occident plane sur tout le cadre de la lutte contre le coronavirus. En parallèle et, malgré la disponibilité des scientifiques nationaux à contribuer à une réponse efficiente à la crise sanitaire, les autorités du pays privilégient les solutions qui viennent de l’extérieur, le cas des vaccins.
Médicaments made in Congo
A ce jour, le protocole de l’Université de Lubumbashi, le Manacovid ou encore le Doubase C qui sont des médicaments made in Congo sont relégués au profit du vaccin suédo-britannique AstraZeneca. Pour les chercheurs congolais, cette extraversion est vue comme offense à l’élite du pays. A l’appel du Président Félix Tshisekedi, plusieurs équipes de chercheurs congolais s’étaient mobilisées en vue de penser une solution originale au Covid-19 qui venait de se déclarer au pays en février 2020. Pharmaciens, biologistes, virologues notamment, ces experts brûlaient d’enthousiasme à l’époque dans le but de faire briller la RDC sur le terrain de la recherche alors que le reste du monde peinait à trouver le remède à la maladie depuis une année.
« Il y a eu des chercheurs congolais de tous bords qui ont proposé des solutions. Il appartenait alors à l’autorité politique de pouvoir départager », indique le pharmacien Constant Bashengezi. Mais, peu importe le protocole qui aurait retenu l’attention du jury, l’accompagnement n’a jamais suivi.
« Le gouvernement avait promis, depuis le mois d’avril 2020 quand nous lui avions soumis notre offre, il avait promis de conduire des études cliniques randomisées et il nous avait demandé d’attendre pour que des moyens soient mis à notre disposition pour que démarrent les essais cliniques », ajoute-t-il.
Pour lui, comme pour les autres scientifiques congolais, cet épisode de leur carrière a rapidement viré à l’illusion. A l’époque, le professeur Michel Ekwalanga qui dirige les laboratoires de l’Université de Lubumbashi, dans le sud-est du pays venait d’en sortir une molécule anti-Covid. Lors de la présentation de cette solution, la ville avait réussi à attirer l’attention de tout le pays et même de l’extérieur. Sans doute puisque le monde entier naviguait encore dans un horrible tâtonnement, des pays européens comptaient par milliers les morts et au décuple les nouvelles contaminations et le protocole du docteur français Didier Raoult divisait les décideurs aussi bien de l’Organisation mondiale de la santé que des gouvernements d’Etats.
Apporter une alternative était déjà un mérite qui avait alors valu au professeur Ekwalanga d’être invité à Kinshasa pour des recherches cliniques sur son médicament sous la conduite du gouvernement. La suite fut un désastre : « on ne m’a pas laissé la possibilité d’accéder aux patients », déplorait-il au bout des deux mois de séjours dans la capitale.
Pourquoi exclure les protocoles des scientifiques congolais ?
Sans prendre parti sur de la validité de chacune de ces découvertes, il y a lieu de s’interroger sur la motivation derrière cette forme d’exclusion des cerveaux congolais, dans leur propre pays et aux conséquences qui en découleraient. Dans la population, par exemple, beaucoup demeurent curieux quant aux résultats des recherches locales qui sont chaque fois présentées en pompes par les politiques. Aucunes conclusions n’ont été rendues publiques ni sur le Doubase C sorti des laboratoires pharmaceutiques Creppat basés à Kinshasa, ni sur le protocole de Lubumbashi, le chercheur Batangu Mpesa est mort ce mois de mars sans être récompensé d’aucune politique pour la production et la mise sur le marché du Mannacovid auquel il a pourtant consacré ses derniers travaux au sein du Centre de Recherche Pharmaceutique de Luozi,…
Et aux dernières nouvelles, l’OMS participe au financement de l’entreprise du docteur Jérôme Munyangi, rappelé d’exil pour répliquer en RDC, la formule à base d’artémisia qui avait résulté sur le Covid-organics, l’anti-covid malgache, dénigré et boudé par la même organisation lorsqu’il avait était présenté en avril 2020 par le président Andy Rajoelina. Un tel paradoxe ne fait de sens que si l’on considère le fait que chacun de ces chercheurs congolais a été soit félicité, soit reçu, soit invité par les sommités politiques du pays à l’annonce des résultats de ses recherches,… avant d’être mis au placard.
« Je crois que nous avons deux produits qui promettent en tout cas par les premiers résultats qu’ils montrent. Ce sont des produits congolais. Nous allons en faire la promotion ». Cette déclaration du président Tshisekedi, diffusée en direct, le 11 janvier 2021 sur la télévision nationale avait conforté les scientifiques congolais, a fortiori puisqu’elle était intervenue dans le cadre d’un sommet qui se tenait à Brazzaville, le siège de la direction Afrique de l’OMS. Mais depuis, le secrétariat technique de la riposte contre le covid-19, qui implémente la politique nationale dans cette lutte contre la pandémie n’a pas laissé beaucoup de place à l’expertise nationale, s’indignent les concernés.
« Nous sommes surpris dans la mesure où le secrétariat technique a eu un parti pris pour un protocole conçu en Europe : la chloroquine plus tous les médicaments qui l’accompagnent.
Des médicaments congolais sont ignorés à dessein
« Je ne sais pas à quel moment le secrétariat de riposte a eu à conduire des études randomisées sur la chloroquine. Mais c’est le même secrétariat technique qui exige aux nationaux de produire des études cliniques randomisées avant que leurs produits soient acceptés. Alors, lorsqu’il tombe en rupture des stocks des médicaments, dans le cadre de son propre protocole, il n’a qu’à s’en prendre de sa propre turpitude ». Ce ton ferme du pharmacien Constant Bashengezi est une réponse au Docteur Jean-Jacques Muyembe qui avait rapporté une indisponibilité des médicaments pouvant soigner les comorbidités greffées au Covid-19, lors de la première vague de la pandémie. Pour plus d’un chercheur congolais, les médicaments congolais sont ignorés à dessein.
Mais un nuage est entretenu par rapport au processus de décision. Il y a d’une part le président de la république qui encourage les chercheurs, le ministre national de la santé, le docteur Eteni Longondo qui a la charge du suivi politique qui inclut le financement des recherches et le secrétariat de la riposte qui est un organe technique. Sur le terrain, la responsabilité de l’exclusion de l’élite congolaise est attribuée aux dernières entités. Mais, a-t-on raison pour cela ?
Un médecin clinicien de Kinshasa qui a requis l’anonymat s’est indigné devant l’ambivalence d’un gouvernement qui plébiscite le travail de ses citoyens sans jamais y recourir : « Comment expliquer que le chef de l’Etat invoque l’existence de deux traitements anti-Covid en RDC mais le ministre national de la santé qui implémente la politique dans le domaine n’y fait jamais allusion ? Il est amplement tourné vers les solutions qui viennent de l’étranger ? Aujour’hui donc, il y a lieu de s’interroger, qui de la firme pharmaceutique et du gouvernement congolais serait comptable, si, dans l’hypothèse la moins souhaitable, dix congolais venaient à mourir en recevant le vaccin AstraZeneca ? Nous devons le savoir ». Pour Constant Bashengezi, le responsable de cette situation est bien connu : « Il y eu un embargo que le secrétariat technique de riposte a imposé contre les produits congolais ».
Mais dans le triptyque présidence de la république, ministère de la santé, secrétariat technique de riposte, chacun des aigris tire sur l’entité la plus à sa portée. Car, en considérant le fait que Covid-19 avait conduit le président Tshisekedi à déclarer un Etat d’urgence avec les conséquences que la loi y attache, cette maladie est une question de sûreté nationale. Que peut faire un ministre si ce n’est de mettre en œuvre la vision du chef de l’Etat, quel est le pouvoir d’un organe technique, au-delà d’un avis qui peut ne pas correspondre à la vision des décideurs politiques ? En d’autres termes, peut-on déduire que ces deux entités sont responsables de l’exclusion des congolais dans le combat contre Covid-19 en RDC ?
AstraZeneca face aux variants du Covid-19
Depuis le début de la riposte, aucune contradiction d’approche n’a été révélée entre les trois entités, surtout pas sur la nécessité d’impliquer les chercheurs congolais. Le ministère tout comme le secrétariat technique représenteraient un paratonnerre pour le président de la République. Quelques jours après que le pays a réceptionné 1.7 millions de doses du vaccin AstraZeneca, Félix Tshisekedi s’est rendu à Kinkole, la périphérie de Kinshasa pour visiter l’entrepôt où le vaccin est stocké. Entre-temps, le chef de l’Etat n’a pas visité les laboratoires de Creppat (Kinshasa), CRPL (Luozi) ou de l’Université de Lubumbashi qui auraient permis au pays de s’imposer comme un acteur majeur dans cette crise mondiale.
Dans le débat du moment, le vaccin européen est remis en cause. Rien à voir avec les quelques complications, dans des pays du Nord qui avaient conduit à y suspendre temporairement l’utilisation du produit. La RDC qui vient d’endosser depuis la semaine dernière la paternité d’un variant spécifique du Covid-19 rapporté pour la première fois en Europe devrait se rassurer de la concordance/relativité entre le type de vaccin qu’elle achète et le variant qui qu’elle combat, recommande l’immunologiste et virologue, Ekwalanga : « Nous avons un problème de variant. Nous avons le variant congolais, le variant sud-africain, nous avons des variants anglais. Mais les vaccins ne sont pas efficaces à cent pourcents pour tous ces variants… Le problème c’est que les sud-africains qui ont testé ce vaccin (AstraZeneca, ndlr) ont trouvé que l’immunité qu’il conférait valait pour vingt pourcents seulement ; c’était pas suffisant. Ils l’ont laissé tomber ».
Pour ce membre de l’Institut Pasteur qui a choisi de s’adapter à l’évolution de la réalité du terrain, les responsables congolais doivent éviter de dilapider l’argent du trésor dans des médicaments qui risquent de ne pas offrir la solution au pays. De manière objective, il a dégagé les limites du vaccin AstraZeneca en le comparant avec un autre vaccin qui n’est pas congolais :
« Tous les vaccins aujourd’hui (dont AstraZeneca, ndlr) s’occupent d’une protéine qui s’appelle « s ». Cette protéine va empêcher la pénétration du virus dans le corps ; donc on développe des anticorps en avance contre les risques que le virus représente. Mais malheureusement, le virus étant un être vivant, quand vous le bloquez d’un côté, il entre d’un autre côté… s’il se sent éliminé, il change, d’où les variants plus dangereux, plus contaminants. Il est quand même mieux qu’on achète un vaccin comme le vaccin russe qui lui ne s’occupe pas que d’une seule protéine du virus. Il s’occupe de toute l’entièreté du virus. Mais, chez nous on ne veut pas écouter les scientifiques… Le vaccin russe par exemple arrive à immuniser ou à produire des anticorps contre le variant anglais mais on ne sait pas s’il est capable d’immuniser contre les variants congolais et sud-africain ».
Onze vaccins congolais disponibles
Présentement, les équipes du secrétariat technique de la riposte contre le covid-19 analysent le vaccin qui avait été suspendu la veille du début annoncé de la campagne de vaccination suite aux rumeurs venues du nord. Ainsi, le docteur Jean-Jacques Muyembe, directeur de l’Institut National de Recherche Biomédical (INRB, en sigle) et chef du secrétariat aura la possibilité de dégager, avec ses équipes, un point de vue scientifique pour la RDC.
Seulement, cette démarche classique est un bénéfice qui a été refusé aux nationaux. « Mais en attendant les vaccins adaptés, pourquoi ne pas utiliser l’intelligence congolaise ? On nous a dit que le Congo possédait la thérapie : Mannacovid, le protocole de Lubumbashi mais pourquoi on n’utilise pas ? C’est ce complexe-là qui me gêne », s’indigne le professeur Ekwalanga qui a assuré que pas moins de onze vaccins congolais seraient disponibles à ce jour mais mis de côté. Il a fait un appel aux autorités pour qu’elles regardent en arrière et essaient de trouver une solution juste et équitable, susceptible de rencontrer les préoccupations de toute la communauté des chercheurs qui se sentent marginalisés aujourd’hui tout en répondant aux besoins de la population.
Et d’après lui, tout pourrait se réaliser, dans les règles de l’art quitte à permettre aux dirigeants d’assurer leurs arrières sur le plan diplomatique, au moment où cette crise est devenu le thème central de la coopération internationale : « Je voudrais aujourd’hui que le gouvernement congolais propulse ses thérapies et en plus, si on réalise que ça ne marche pas, on aura la modestie d’accepter, de retourner en laboratoires et d’améliorer. On n’essaie même pas. On ne met même pas les moyens », réclame-t-il.
Et il y a de quoi lui donner raison. D’après des rapports internes, la molécule de l’Université de Lubumbashi a fait ses preuves à Kolwezi, à Lubumbashi, entre autres sur les patients qui se sont prêtés aux équipes menées par le Pr Ekwalanga quand de son côté le Doubase C des Laboratoires Creppat avait déjà guéri au moins soixante-dix personnes covideuses au mois de janvier 2021. Tout cela alors qu’en plus de ne pas bénéficier des subventions, les chercheurs se voient imposer des préalables presque prohibitifs. La condition d’une étude clinique randomisée avait freiné l’élan de l’équipe de Lubumbashi alors qu’elle ne pesait pas sur la chloroquine du Docteur Raoult.
La case frustration, le pharmacien Bashengezi en sait quelque chose lui-aussi, désormais : « on nous a dit qu’on ne pouvait pas être à la fois le producteur du médicament et en même temps ceux qui conduisent les essais cliniques parce que nous serions à ce moment-là, juge et partie, le gouvernement s’est chargé de conduire les essais cliniques et nous nous serions simplement des pourvoyeurs du médicament.
C’est puisqu’il y a une espèce de confiscation des malades. Lorsqu’il s’agit des maladies comme celles-là, normalement, on devrait laisser la recherche ouverte à toutes les solutions quitte à les comparer les unes par rapport aux autres pour voir laquelle est la plus efficiente, laquelle est la moins coûteuse, laquelle est la plus accessible au congolais, au Congo. On n’a jamais permis cette approche-là pourtant c’est cette approche qui devait permettre de trouver une solution définitive contre Ebola, contre la Covid et contre toute autre maladie émergente qui pourrait demain surgir ».
La place de la recherche en RDC
Le domaine de la recherche est-il réellement monopolisé par un groupe d’individus en RDC ? Tel est devenu le cri du cœur pour plus d’un scientifique, ce qui appelle à l’attention des autorités puisque le risque en décourageant les uns aujourd’hui, c’est que les jeunes congolais perdent goût à la recherche pour l’avenir ce qui accentuerait la dépendance déjà énorme du pays vis-à-vis de l’étranger dans le domaine médical notamment. Par éthique, un scientifique ne devrait pas « s’enfermer » plaide le pharmacien qui insiste sur la nécessité de peser sur la même balance les protocoles médicaux indépendamment de leur origine, au moment où son antiviral à base des plantes médicinales, le Doubase C pourtant homologué par le ministère de la santé de la RDC, il a une autorisation de mise sur le marché, il est même retenu sur le répertoire national des médicaments au Congo.
Pour l’instant, l’attitude offensive des chercheurs congolais qui s’estiment snobés par le board chargé de cette riposte n’a pas produit les résultats nécessaires pour l’objectif commun qui est de vaincre Covid-19, et idéalement grace à l’intelligence congolaise. L’hostilité s’est emparée de la communauté d’intellectuels où les uns se sentent ignorés, les autres enviés. N’empêche, par la force du temps, certains arrivent à aborder le débat avec moins de passion, comme le Professeur Ekwalanga, plus d’un an après sa mésaventure kinoise : « On veut les vaccins et rien que les vaccins. Mais le vaccin n’est pas incompatible avec la thérapie. On a la rougeole, la tuberculose et beaucoup de maladies qu’on vaccine en même temps qu’on soigne les gens. Pourquoi le Congo n’est pas capable de d’investir de l’argent pour mettre, en plus des vaccins, sa thérapie ? ».
Sous cet angle, le débat va au-delà de la guerre des protocoles qui penche en faveur des vaccins étrangers. Cet enseignant de l’Université de Lubumbashi rappelle une voie qui avait déjà été défendue par le chef de l’Etat, en début d’année en affirmant : « Le vaccin est un passage obligé. Mais nous privilégions aussi le traitement curatif ». Michel Ekwalanga insiste alors sur le fait que AstraZenneca comme plusieurs autres vaccins sur le marché européen sont conçus uniquement avec des propriétés préventives, ce qui, par définition, ne résoudrait la situation des personnes déjà atteintes du Covid-19 ou celles de personnes qui pourraient contracter la maladie après avoir été vacciné.
Or, dans le cas des médicaments congolais, chacun avait été présentés avec des vertus prophylactiques et curatives. Pourquoi l’orientation du président Tshisekedi n’a-t-elle donc pas été suivie ? Un problème d’argent ou l’effet de la lutte internationale entre les grandes firmes pharmaceutiques ? « La recherche demande de l’argent » affirmait encore l’universitaire. Il a prévenu le pays contre le danger de se contenter des dons en médicaments dans le contexte actuel. Justement
Mais le défi est que le développement d’une industrie congolaise et africaine du médicament bousculerait la concurrence déjà rude sur la question entre les pays du nord. A sa manière, le pharmacien Bashengezi a analysé le problème : « Le patrimoine culturel congolais, ce qu’on appelle souvent la pharmacopée congolaise a été longtemps négligée depuis la colonisation alors qu’elle regorge des ressources importantes pouvant être mises à contribution dans l’arsenal thérapeutique moderne ». Mais plutôt que d’une négligence naïve, il faudrait voir une stratégie de découragement de la recherche sur le continent. Par exemple, avec son immense réservoir en faune et flore, la RDC peut aspirer à une autonomie et inverser le rapport des forces dans le domaine de la pharmacie, une menace que les leaders du secteur ont intérêt à étouffer. Les décideurs doivent s’aviser qu’en dénigrant la médecine locale au profit de celle qu’ils importent, ils consolident les firmes étrangères et tuent les chances que demain la RDC et l’Afrique soit à même de se soigner, elles-mêmes.
Maghene Deba, Kinshasa, RDC
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