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Les Etats-unis s’inquiète de la présence chinoise sur les eaux africaines et le contrôle de certains ports du pacifique

Le nouveau départ prôné par les Etats-unis de Joe Biden et la Chine de Xi Jinping lors de la dernière rencontre en visioconférence entre les deux États n'a pas dissipé tous les malentendus sur l'implantation de Pékin qui est très mal perçu du côté de l'atlantique. C'est l'une des raisons de la première tournée africaine du Secrétaire d'Etat américain qui a bouclé un voyage aux enjeux géopolitiques et géostratégiques au Kenya au Sénégal et au Nigeria.

Crainte d'un péril atlantique chinois

Le général en chef de l’armée américaine en Afrique met en garde contre la menace grandissante chinoise : elle ne viendrait pas des seules eaux pacifiques, mais bien également de la côte atlantique. Dans une interview à The Associated Press, le général de l’armée américaine, Stephen Townsend, a indiqué que Pékin cherche à établir une base navale de grande ampleur sur la côte occidentale africaine, à même d’accueillir des sous-marins et des porte-aéronefs. Selon le général, la Chine a cherché à démarcher certains pays tels que la Mauritanie ou la Namibie, en vue d’établir une base navale. Si cet objectif était atteint, cela permettrait à la Chine d'avoir une présence stratégique sur les océans (Atlantique et Pacifique).

« Les Chinois selon l'Etat major américain cherchent un endroit où ils peuvent réarmer et réparer des navires. C’est de plus en plus utile en cas de conflit », a indiqué Stephen Townsend, qui dirige le commandement des Etats-Unis pour l’Afrique qui coordonne toutes les activités militaires américaines sur le continent. «Ils sont très bien engagés dans cette voie à Djibouti où la Chine dispose une base militaire à l'instar de la Turquie des États-Unis et de la France. Les Chinois tournent maintenant leur regard vers la côte atlantique et cherchent à avoir une base là-bas ».

Ces avertissements interviennent alors que le Pentagone fait évoluer son paradigme des guerres de contre-terrorisme des deux dernières décennies vers la région indopacifique et vers les menaces posées par de grandes puissances adversaires telles que la Chine ou la Russie. L’administration Biden voit l’influence économique chinoise et son pouvoir militaire, qui se développent rapidement, comme la principale menace de long terme à la sécurité américaine.

Plusieurs hauts cadres de l’armée américaine à travers le monde, incluant ceux susceptibles de perdre des hommes et des moyens du fait d’un recentrage dans le Pacifique, soutiennent que l’assurance grandissante chinoise n’est pas en train de s’étendre seulement en Asie. Ils défendent que Pékin pousse agressivement son influence économique dans de multiples pays en Afrique, en Amérique du Sud et au Moyen-Orient, avec l’ambition d’y ouvrir des bases ou d’y installer des ancrages.

« Les Chinois dament le pion aux Etats-Unis dans un nombre choisi de pays en Afrique », a déclaré Stephen Townsend. « Des projets portuaires, des efforts économiques, des infrastructures vont ouvrir des accès dans le futur. Ils protègent leurs investissements et misent gros sur l’Afrique ».

La première base navale extraterritoriale chinoise a été ouverte en 2017 à Djibouti, dans la Corne de l’Afrique, et elle augmente depuis progressivement ses capacités. Pour Stephen Townsend, elle compte aujourd’hui 2 000 personnes de l’armée chinoises, dont des centaines de marines qui sont en charge de la sécurité.

«Il est certain qu’ils y disposent d’armes et de munitions. Ils sont également dotés de véhicules de combat armés. Nous pensons qu’ils y localiseront prochainement des hélicoptères pour potentiellement pouvoir accueillir des hélicoptères de combat », a indiqué le général.

Depuis un certain temps, nombre d’observateurs considéraient que la Chine préparait l’implantation d’une base navale en Tanzanie, sur la côte orientale du continent africain, un pays qui entretient une relation de long cours avec Pékin. Mais pour Stephen Townsend, aucune décision n’a été prise sur ce sujet pour le moment.

Il indique que même si la Chine s’est démenée pour ouvrir une base en Tanzanie, ce n’est pas la localisation qui le souci le plus. « La côte atlantique concentre mes inquiétudes », a-t-il déclaré, montrant la faible distance séparant la côte ouest-africaine des Etats-Unis. En milles nautiques, la côte africaine atlantique nord-est plus proche des Etats-Unis que ne le sont les installations militaires chinoises actuelles de la côte ouest américaine.

Plus précisément, d’autres responsables américains indiquent que les Chinois ont recherché des sites d’implantation de ports dans le Golfe de Guinée. Le rapport 2020 du Département d’Etat américain à la Défense indiquait que la Chine avait probablement envisagé d’ajouter des installations militaires en Angola parmi d’autres localisations. Le rapport ajoutait que les larges quantités de pétrole et de gaz naturel importées d’Afrique et du Moyen-Orient faisaient de ces régions une priorité importante de la Chine dans les 15 ans à venir.

L'inquiétude américaine et israélienne sur la question des ports sur l'atlantique et le pacifique

L'un des problèmes les plus épineux entre les États-Unis et Israël ces dernières années a été la prise de contrôle chinoise du port de Haïfa, lieu d'amarrage de la sixième flotte de la marine américaine. Washington craignait que le port ne donne l'occasion à la surveillance chinoise.

Dr. Eyal Pinko, un ancien officier du renseignement israélien, a souligné que le port peut facilement être utilisé pour collecter des renseignements navals. « Vous pouvez suivre où se trouvent les navires et les communications. Une fois que vous possédez et exploitez le site du port, ceux-ci sont très faciles à faire. Vous pouvez faire ce que vous voulez. Vous êtes le propriétaire là-bas", a-t-il déclaré à VOA lors d'un entretien téléphonique.

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