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Pourquoi Donald Trump a viré John Bolton, l’un des faucons de son administration

John Bolton, conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, vient d'être limogé. Ce proche des néoconservateurs et partisan d’une ligne dure en matière de politique étrangère était opposé à un accord en Afghanistan où la guerre fait rage depuis 18 ans ; il avait été écarté des négociations avec les talibans au profit de Mike Pompeo, le chef de la diplomatie américaine.

D’un tweet sans état d’âme, Donald Trump a signé ce mardi l’arrêt de mort politique de John Bolton (70 ans), son conseiller à la sécurité nationale et l’un des faucons de son administration.

Le Président a invoqué des « désaccords » entre lui et son conseiller nommé le 9 avril 2018 (Bolton était alors le 4e à occuper ce poste depuis l’élection de Trump, après les généraux Flynn, Kellogg et McMaster). John Bolton a assuré, peu après le tweet présidentiel, avoir lui-même proposé sa démission.

Le dossier afghan

La décision de Donald Trump ne surprend qu’à moitié. Visiblement, John Bolton avait été mis sur la touche à cause de son positionnement jusqu’au-boutiste sur la question afghane et de sa réticence devant les efforts diplomatiques engagés par Washington depuis l’été 2018 pour parvenir à un accord avec les talibans. Un accord qui relève avant tout de la politique intérieure américaine et de la perspective de la campagne électorale de 2020. Trump n’a-t-il pas promis, à maintes reprises, à ses électeurs de réduire la présence militaire américaine en Afghanistan ?

Le week-end dernier, l’annulation surprise d’un sommet jusqu’alors secret entre Trump, le président afghan Ghani et des chefs talibans, semblait avoir conforté la posture belliciste de John Bolton qui refusait, non pas une réduction des effectifs américains sur place, mais tout accord avec les talibans à qui, selon lui, on ne peut faire confiance.

Divergences nombreuses

Mais les « désaccords » semblent avoir été plus profonds, tant avec Donald Trump qu’avec Mike Pompeo, le secrétaire d’État chargé des Affaires étrangères dont l’influence discrète grandit au sein de l’équipe rapprochée du président américain.

 
Ces désaccords portent, non seulement sur l’Afghanistan, mais aussi sur les dossiers de l’Iran (Bolton préconisait une frappe aérienne en riposte à la destruction d’un drone américain par les Iraniens), du Venezuela (il souhaitait prépositionner une brigade de combat en Colombie voisine), de la Corée du Nord (Bolton aurait contribué à torpiller le rapprochement avec Kim Jong Un). Autant de dossiers que Donald Trump entend gérer à sa guise et, il faut l’espérer, de manière plus apaisée.


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