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Ce qu’Emmanuel Macron «révèle» aux Africains dans sa réponse au journaliste ivoirien
Depuis avant-hier, ça brasse dans tous les sens. « Emmanuel Macron a insulté les Africains, comme l’a fait Sarkozy à Dakar» peut-on lire ci et là. Non, Emmanuel Macron n’a pas insulté les Africains. Il n’a fait que dire tout haut ce qu’un dirigeant occidental en général, et français en particulier, pense de l’Afrique et des Africains.
Pour moi, celui qui mérite critiques et baffes, ce n’est pas Macron, mais bien le journaliste ivoirien qui a posé une question idiote. Pourquoi les Européens, ou disons les Occidentaux, devraient contribuer au développement de l’Afrique? Est-ce dans leur intérêt? La réaction de la plupart de mes compatriotes africains m’a surpris. Cessons d’être constamment dans l’émotion. Que de vociférer et de passer le temps à polémiquer sur les propos de Macron, prenons le temps de les analyser et d’en tirer les leçons qui s’imposent.
Selon le locataire de l’Élysée, le défi auquel l’Afrique est confrontée est « civilisationnel », avec en tête des problématiques ce qu’il appelle « la transition démographique ». C’est ce dernier point qui a attiré mon attention. Pourquoi ? Simplement parce que la question de la démographie, bien que négligée sur le continent africain, a toujours été au cœur des enjeux géopolitiques, stratégiques, économiques, sociaux et culturels. Souvenons-nous de cette formule attribuée au leader palestinien Yasser Arafat: « Nous gagnerons grâce aux utérus de nos femmes »...
Des propos qui reflètent, à ne point douter, le poids de l’arme démographique dans le conflit qui oppose Palestiniens et Israéliens. Les Africains doivent comprendre le monde dans lequel ils évoluent; ils doivent comprendre que la démographie galopante de leur continent est perçue comme une menace dans certains pays occidentaux connaissant depuis quelques décennies maintenant un «hiver démographique» qui ne dit pas son nom. Que de s’attarder sur les propos condescendants de Macron, le fils de sa femme Brigitte, les Africains feraient mieux de prendre au sérieux la menace qui pèse sur les ventres et les utérus de leurs femmes. Faites attention aux vaccins et autres médicaments qu’on vous demande de prendre. Je ne veux alarmer personne, mais le monde est ce qu’il est. Il fut un temps au Canada, où l’on remettait aux premières nations (les Amérindiens) des couvertures empoisonnées, pour soi-disant les protéger du froid hivernal.
«Vous feriez bien d’essayer d’infecter les Indiens avec des couvertures, ou par toute autre méthode visant à exterminer cette race exécrable » suggéra Jeffery Amherst, officier britannique et administrateur colonial, à son subalterne, le colonel Henri Bouquet. C’est ainsi que des couvertures contaminées au virus de la variole furent distribuées à des populations indiennes, causant près de 200 mille morts. Pas besoin de vous dire qu’une rue de Montréal porte aujourd’hui le nom de l’infâme et «héroïque» officier britannique : la rue Amherst au centre-ville.
Bref, chers frères d’Afrique, faites attention à toutes ces politiques de planning familial qu’on vous présente, méfiez-vous de tous ces «gentils sorciers» qui vous proposent leurs médicaments et leurs vaccins pour votre soi disant bien-être et/ou celui de vos enfants; et par-dessus tout, continuez à peupler ce continent qui vous est cher... avec modération svp.
Patrick Mbeko
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