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Cela devait être le coup de l’année pour l’équipe des communicants du Président congolais Denis Sassou Nguesso. Dans la liste d’actions spectaculaires devant redonner à Sassou Nguesso une aura internationale, le choix d’une rencontre avec le 45 eme Président élu des Etats-Unis d’Amérique Donald Trump, avait été retenu. Mais c’était sans compter sur le pragmatisme des américains qui ont vite compris la mauvaise idée de la rencontre d' un président mal élu et rejeté par son partenaire historique [la France. NDLR].
Tout était pourtant bien ficelé et la communication du côté de Brazzaville était officielle. Le ministre de la communication Thierry Moungala avait via Twitter lancé l’information d’un tête à tête entre le Président Sassou Nguesso et Donal Trump. Le tout accompagné d'un communiqué signé par Firmin Ayessa, Ministre d'Etat, Directeur du cabinet du Président Sassou.
Le départ du président est comme à l'accoutumé mis en scène. Les images sont à leurs tours publiées sur les réseaux sociaux. On n'oublie pas de notifier la présence de l'ambassadeur des USA au Congo, madame Stephanie Sullivan, présente sur le tarmac pour saluer le président Sassou.
C'était la première partie d'une parfaite vie d'un communicant en quête de promouvoir son patron en proie avec une opposition dénonçant le résultat de la dernière présidentielle et surtout le sort réservé à plusieurs d'entre-eux. Les cas de Marcel Ntsourou et du Général Jean-Marie Michel Mokoko, aujourd'hui en prison, ne permettent pas de présenter Denis Sassou Nguesso comme un démocrate.
Pas de rendez-vous prévu
Un tête à tête entre le Président Sassou Nguesso et Donald Trump prévu mercredi 28 justifié par une des fonctions occupées par le président congolais. En effet, il est l'actuel président du groupe international de contact sur la crise en Libye. Un moyen pour Brazzaville de solidifier les raisons qui pousseraient Donald Trump a recevoir monsieur Sassou.
C'était sans compter sur la bombe médiatique qu'allait lâché le porte parole de Donald Trump. "Le Président élu américain Donald Trump n'a pas prévu de rencontrer le président de la République du Congo; Denis Sassou Nguesso." Une petite phrase qui anéantie les rêves de l'équipe Sassou. C'est comme un uppercut qui vous envoie au tapis.
Le mal est fait. Les internautes s'emparent de l'information, mais plus aucun responsable congolais ne répondra aux sollicitations de la presse tant locale qu'internationale.
Photo Montage
Dans l'attente de revoir les communicants du Président Sassou Nguesso refaire surface, on assiste à une tentative mal ficelée laissant croire à une rencontre entre les deux Présidents. Mais, la vigilance des internautes a eu gain de cause face aux manipulateurs usant du logiciel Photoshop.
La télévision nationale congolaise a même publié sur son site officiel l'image de Donald Trump serrant la main de Sassou Nguesso. Une photo montée dans les laboratoires au service de ceux qui ont conduit le Président congolais à vivre un mensonge historique.
Même l'ancien ministre du Congo Kinshasa, Olivier Kamitatu était tombé dans le panneau avant de supprimer son tweet.
Entre 200 000 et 600 000 dollars
La politique Africaine et ici surtout au Congo a toujours été une question d'argent. Il ne s'agit nullement de proposer au peuple un avenir meilleur. Il ne s'agit pas non plus pour les prétendants à la gestion de la cité d'échapper à la tentation financière.
Au Congo, l'argent serait roi. Tout est monnayable. On achète les opposants. On en fabrique si nécessaire. Tout le monde connait la mécanique. C'est cette vision simpliste qui va conduire le Président Sassou et tout un pays à être la risée du monde tant le refus de Trump aura fait la une des médias.
"Vous avez entendu la somme qu'ils auraient payé?" nous interroge notre source. "200 000 dollars! Mais c'est un mensonge. Dans ce type d'affaire cette somme ne représente pas le tiers de ce qu'il faut débourser pour motiver les lobbyistes américains." dénonce une nouvelle fois notre interlocuteur.
"Demandez leur de vous dire combien avaient-ils payer pour la rencontre Sassou Nguesso et Bill Clinton. Dans ce dossier, l'ancien assistant au secrétariat d'Etats américain aux affaires africaines, Herman Cohen avait à lui seul perçu la somme de 600 000 dollars. Les preuves existent. Ces gens doivent arrêter de se moquer du peuple." conclu notre source.
Demissions
À Brazzaville les langues se délient. On commence à lancer des chiffres, des noms, des coupables sont désignés à demi-mots. "Ils doivent démissionner [les communicants. NDLR] et les enfants Sassou qui sont au centre de cette histoire. De même que Christel Sassou qui a mené ce lobbying par l'intermédiaire de Samba Batshily, Thioune Niang, Rachelle Bony Yayi, doit rendre des comptes." nous informe notre source.
Le ministre des Zones Economiques Spéciales, Alain Akouala a lui aussi demander via son compte twitter des démissions.
Qui sont ces responsables dont parle le ministre Akouala? En attendant du retour à Brazzaville du Président Sassou, les pronostics peuvent être lancés.
Roger Musandji
Oeil d'Afrique
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