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Haïti : qui est Garry Conille, désigné nouveau premier ministre intérimaire ?

Haïti avance d’un pas vers la stabilisation politique. Le conseil présidentiel de transition, l’organisme censé ouvrir le chemin d’une normalisation en Haïti, a désigné mardi 28 mai Garry Conille au poste de premier ministre intérimaire, deux mois après la démission de son prédécesseur Ariel Henry face à une flambée de la violence des gangs dans le pays.

Sa nomination était attendue de longue date, alors que Haïti peine à sortir de la crise institutionnelle : le pays n’a pas de président depuis l’assassinat de Jovenel Moïse en 2021, ni de Parlement faute d’élection depuis 2016. Le conseil présidentiel de transition, mis en place en avril, est lui-même agité par des luttes de pouvoir et peine à s’atteler aux multiples problèmes qui rongent le pays.

Garry Conille sera donc chargé de gouverner Haïti jusqu’à ce que de nouvelles élections soient organisées. En attendant, le pays est toujours dans l’attente du déploiement d’un premier contingent de la force multinationale menée par le Kenya. Une mission soutenue par l’ONU, dont l’arrivée était espérée la semaine dernière mais qui a été repoussée.

Un médecin devenu haut fonctionnaire à l’ONU

Né en février 1966 à Port-au-Prince, Garry Conille obtient une maîtrise en politique et administration de la santé aux États-Unis. Il enchaîne avec un certificat de spécialiste en gynécologie et un doctorat en médecine à l’université d’État d’Haïti.

Entre 1994 et 1998, il est directeur de l’Association pour le développement national d’Haïti, où il met en place un système de soins de santé dans des régions défavorisées du pays. Il crée et anime par ailleurs une émission de radio sur les questions de santé sexuelle au début des années 2000.

Il intègre en 1999 le Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap). Il devient notamment son représentant adjoint en Haïti, conseiller régional pour l’Afrique orientale et centrale, puis conseiller principal pour l’Afrique. En 2007, il coordonne le programme mondial pour la sécurité des produits de santé reproductive en Afrique.

Un premier mandat de 2011 à 2012

Au lendemain du tremblement de terre de janvier 2010 qui a tué plus de 200 000 personnes, Garry Conille devient le chef du cabinet de l’envoyé spécial des Nations unies pour Haïti, l’ancien président américain Bill Clinton. Il contribue à coordonner l’aide humanitaire et les efforts de reconstruction du pays.

En 2011, il est nommé coordinateur humanitaire au Niger du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).

Garry Conille est nommé premier ministre d’Haïti une première fois en octobre 2011 sous la présidence de Michel Martelly. Mais son passage à la tête du gouvernement ne dure que six mois. Il démissionne sur fond de tension avec plusieurs ministres concernant une enquête lancée au Sénat haïtien sur la double nationalité des membres du gouvernement et du président, interdite dans le pays.

Directeur régional de l’Unicef

À la suite de cette démission, Garry Conille devient chef de cabinet de la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH), une agence chargée de coordonner les projets et les dépenses pour la reconstruction du pays.

Il fait son retour au sein de l’ONU en 2014 en tant que directeur régional en Afrique du Bureau des Nations unies pour les services d’appui aux projets (Unops), et participe notamment aux efforts de lutte contre l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest. Il est ensuite nommé coordonnateur résident des Nations unies au Burundi puis en Jamaïque. Il était depuis novembre 2022 directeur régional de l’Unicef pour l’Amérique latine et les Caraïbes.



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