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Maroc : un puissant séisme a frappé le centre du pays

Un puissant séisme a frappé le centre du Maroc dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre.Un bilan officiel, annoncé samedi en milieu de journée par le ministère de l’intérieur, fait état de 820 morts et 672 blessés, dont 205 graves.La plupart des victimes ont été recensées à Al Haouz (290 morts) et à Taroudant (190 morts) plus au sud, a précisé la même source.

Le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST) basé à Rabat a précisé que le séisme était d’une magnitude 7 et que son épicentre se situait dans la province d’Al Haouz, au sud-ouest de la ville touristique de Marrakech, qui compte treize morts selon un bilan provisoire.

Un premier bilan du ministère de l’intérieur avait fait état de « 296 [morts] dans les provinces et communes d’Al Haouz, [de] Marrakech, [d’]Ouarzazate, [d’]Azilal, [de] Chichaoua et [de] Taroudant ».

D’après les médias marocains, il s’agit du plus puissant séisme à frapper le royaume à ce jour. Les autorités « ont mobilisé tous les moyens nécessaires pour intervenir et venir en aide aux zones sinistrées », a ajouté le communiqué du ministère de l’intérieur.

Selon des images circulant sur les réseaux sociaux et des témoins, le séisme a provoqué d’importants dégâts dans plusieurs villes. Dans une localité de la province d’Al Haouz, une famille était bloquée dans les décombres après l’effondrement de sa maison, selon les médias.

Un minaret en partie effondré place Djemaa El-Fna

Selon des images diffusées sur les réseaux, une partie d’un minaret s’est effondrée sur la célèbre place Djemaa El-Fna, cœur battant de Marrakech, faisant deux blessés. Le centre régional de transfusion sanguine à Marrakech a appelé les habitants à se rendre samedi dans ses locaux pour donner leur sang pour les blessés.

Une correspondante de l’Agence France-Presse (AFP) a vu des centaines de personnes affluer sur cette place emblématique de la ville ocre pour y passer la nuit, de crainte de répliques. Certains étaient munis de couvertures, d’autres dormaient à même le sol.

« On se promenait à Djemaa El-Fna quand la terre a commencé à trembler, c’était vraiment sidérant comme sensation. Nous sommes sains et saufs, mais je suis encore sous le choc. J’ai au moins dix membres de ma famille qui sont morts à Ijoukak [commune rurale d’Al Haouz]. J’ai du mal à y croire car il n’y a pas plus de deux jours j’étais avec eux », raconte à l’AFP Houda Outassaf, une habitante de la ville rencontrée sur la place.

Outre Marrakech, la secousse a été ressentie à Rabat, à Casablanca, à Agadir et à Essaouira, semant la panique parmi la population. De nombreuses personnes sont sorties dans les rues de ces villes, craignant l’effondrement de leur habitation, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.

Sur des photos et vidéos publiées par des internautes, on peut voir d’importants débris d’habitations dans les ruelles de la médina de Marrakech. Mais aussi des voitures écrasées par des pierres.

« J’étais dans mon lit quand tout s’est mis à trembler. J’ai cru que mon lit allait s’envoler. Je suis sorti dans la rue à moitié nu et je suis allé tout de suite voir mes riads. C’était le chaos total, une vraie catastrophe, la folie », raconte à l’AFP au téléphone le Français Michaël Bizet, 43 ans, propriétaire de trois maisons traditionnelles dans la vieille ville de Marrakech.

« Vers 23 heures, on a senti une secousse très violente, j’ai compris que c’était un tremblement de terre. Je voyais des bâtiments qui bougeaient. Nous n’avons pas forcément les réflexes dans ce type de situation. Puis je suis sorti, il y a beaucoup de monde dehors. Les gens étaient tous sous le choc et en panique. Les enfants pleuraient, les parents étaient désemparés », témoigne auprès de l’AFP un habitant de Marrakech, Abdelhak El Amrani, 33 ans, joint par téléphone.

Des secousses ressenties en Algérie

« J’étais en route vers chez moi au moment du tremblement de terre. Ma voiture a fait un va-et-vient, mais je n’imaginais pas une seule seconde qu’il s’agissait d’un tremblement de terre », témoigne un autre habitant de la ville, Fayssal Badour, 58 ans. « Je me suis arrêté et j’ai réalisé la catastrophe. C’était très grave ce qui s’est passé, on avait l’impression que c’était une rivière qui débordait violemment. Les cris et les pleurs étaient insoutenables », ajoute-t-il.

Le séisme a également été ressenti dans plusieurs provinces dans l’ouest de l’Algérie voisine, mais la défense civile algérienne a précisé qu’il n’avait pas fait de dégât ni victime.

Le président français, Emmanuel Macron, s’est dit « bouleversé » par les événements et a proposé l’aide de la France, dans un message sur X (ex-Twitter). D’autres pays ont envoyé leurs condoléances, comme l’Espagne, la Russie, les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite.

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a « donné des instructions (…) pour fournir toute l’assistance nécessaire au peuple marocain », évoquant des « préparatifs pour l’envoi d’une équipe d’aide dans le secteur », selon un communiqué de son bureau.

La cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, a exprimé de son côté la « volonté de l’Italie de soutenir le Maroc en cette situation d’urgence ».

Le premier ministre indien, Narendra Modi, hôte du sommet du G20 réuni ce week-end à New Delhi, a adressé ses condoléances aux proches des victimes du tremblement de terre, se disant dans un message sur X (ex-Twitter) « extrêmement peiné par les pertes de vies ».

Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a adressé, lui aussi, un message de condoléances après ce tremblement de terre « dévastateur », évoquant des « nouvelles terribles en provenance du Maroc ».

Le 24 février 2004, un séisme de 6,3 degrés sur l’échelle de Richter avait secoué la province d’Al Hoceima, à 400 kilomètres au nord-est de Rabat, faisant 628 morts et provoquant d’importants dégâts matériels. Et le 29 février 1960, un tremblement de terre avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, et fait plus de 12 000 morts, soit un tiers de la population de la ville.

Avec AFP



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