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Martin Bakole, ancien wewa. Et alors !

Comme la plupart des Congolais, je suis très fier du compatriote Martin Bakole, qui a infligé au boxeur français Tony Yoka (lui-même d’origine congolaise) la première défaite de sa carrière. À Kinshasa comme dans la diaspora, certains militants et membres de l’UDPS se sont saisis de la victoire de Bakole pour rappeler qu’il est ancien Wewa. On comprend le sens de la démarche et on dit: et alors ?

Oui, le chemin vers le succès du compatriote Martin Bakole n'a pas été un long fleuve tranquille. Comme des millions de jeunes congolais, il a connu des moments très difficiles dans sa jeune vie. On ne peut qu’être en admiration face au parcours qui est le sien. Martin Bakole est un vrai exemple de résilience, surtout dans l’écosystème congolais où la dignité et les principes se négocient et où les gens sont prêts à toutes les compromissions et bassesses pour arriver à leurs fins.

Cela étant dit, on ne va pas non plus se servir du cas Bakole pour « laver » les Wewas de leur délinquance. Si ces gens ne sont pas tous des voyous (Martin Bakole en est un exemple patent), il n’en demeure pas moins vrai que la plupart des Wewas, qui se pensent intouchables depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi, constituent un problème pour la quiétude des Congolais, notamment des Kinois. Ce sont des bandits en puissance qu’il faudra tôt ou tard neutraliser. Si les ethnocrates qui sont au pouvoir refusent de régler le problème pour des raisons faciles à comprendre, il faudra que quelqu’un d’autre s’en occupe un jour.

Je répète : on ne peut pas dire que les wewas sont tous nuisibles. Non. Mais la plupart d’entre eux le sont, et Il faudra tôt ou tard neutraliser la capacité de nuisance de ces individus.

Martin Bakole est la preuve qu’on peut réussir dans la vie sans nécessairement se livrer à des comportements biscornus. Il est la preuve qu’être wewa n’est pas une calamité en soi. Et ce n’est pas parce qu’il est l’exception qui confirme la règle qu’on doit laisser de jeunes bandits se comportant comme une milice au service de l’UDPS et son gourou, faire régner la loi de la terreur à Kinshasa et ses environs.

Pour finir, un petit conseil à Martin Bakole : vous êtes une fierté nationale; gardez-vous donc d’embarquer dans le jeu auquel se livrent les ethnocrates qui rappellent votre passé de wewa pour des raisons (facile à deviner) qui leur sont propres...

Patrick Mbeko



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