RDC : Ndakasi, l’espiègle gorille célèbre pour son selfie, est mort

Bedaine en avant, droite sur ses pattes… L’espiègle Ndakasi, dont le selfie avait fait se poiler les réseaux sociaux en 2019, vient de décéder, à 14 ans, dans les bras de son soigneur. Un « crève-cœur », confiait jeudi 7 octobre un responsable du centre Senkwekwe. Niché dans le parc national des Virunga dans le Kivu (Est), ce sanctuaire pour gorilles orphelins n’aurait jamais vu le jour sans elle.

La population de gorilles des montagnes a bondi

Ndakasi avait 2 mois quand elle a été découverte lovée contre sa mère abattue par des braconniers, en juin 2007. Trop vulnérable pour vivre seule, la primate sera sauvée par une longue nuit en peau à peau avec André Bauma, son fameux soigneur. Ces deux-là ne se sont plus quittés.

Conscients que leur protégée ne survivrait pas longtemps dans son premier foyer à Goma, ville bruyante et polluée, André Bauma et ses collègues ont bataillé pour créer le sanctuaire de Senkwekwe, en 2009. Seuls deux orphelins y séjournent encore. Une victoire. Car l’équipe a aussi contribué à sauver les gorilles des montagnes, menacés d’extinction. En douze ans, leur population a bondi de 47 %, passant de 720 à 1 063.

Le danger de la déforestation

Mais le danger demeure. Le parc naturel des Virunga, le plus vieux d’Afrique, abrite un trésor d’arbres (2 000 espèces), d’oiseaux (706), de reptiles (109) et un quart des gorilles de la planète. Mais les villageois, pour cuisiner, et les paysans, pour cultiver, déboisent à tout-va. Et si des ONG ont réussi à stopper les projets de forage des pétroliers Soco et Total, elles restent démunies face à la douzaine de milices armées et groupes djihadistes qui pillent les ressources et font régner la terreur. Depuis 2009, près de 200 gardes-forestiers ont été tués. Leurs collègues ne circulent plus que sous protection de l’armée.

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