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Angola: José Eduardo dos Santos annonce sa retraite politique pour 2019

L'ancien président angolais José Eduardo dos Santos s'est engagé vendredi à quitter dans un an au plus la direction du parti au pouvoir depuis l'indépendance du pays en 1975, s'attirant les critiques des partisans du nouveau chef de l'Etat Joao Lourenço. M. dos Santos a cédé les rênes du pays à son ancien ministre de la Défense après la victoire de leur parti, le Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA), aux élections générales d'août, mais il a conservé la présidence du MPLA. Agé de 75 ans et malade, il avait annoncé il y a deux ans qu'il prendrait sa retraite politique définitive en 2018. "Je recommande avec la prudence d'usage que le congrès extraordinaire pour élire le nouveau président du parti se tienne en décembre 2018 ou avril 2019", a-t-il annoncé vendredi en ouverture d'une réunion du comité central du MPLA. Sa déclaration intervient alors que Luanda bruisse de rumeurs sur les tensions qui opposent les partisans de MM. Lourenço et dos Santos au sein du parti. Depuis son arrivée au pouvoir, Joao Lourenço a fait, au nom de la lutte contre la corruption, le ménage à la tête des institutions et des entreprises publiques du pays, se débarrassant de la plupart des partisans de son prédécesseur. José Eduardo dos Santos a dirigé l'Angola pendant trente-huit ans, un règne sans partage pendant lequel il a mis l'économie du pays en coupe réglée au profit d'une poignée de proches. Devenue un symbole du népotisme dénoncé par ses adversaires, sa fille Isabel dos Santos a été spectaculairement limogée de son poste de PDG de la compagnie pétrolière nationale, la Sonangol, en novembre. La justice a ouvert une enquête sur d'éventuelles malversations dans l'entreprise sous sa direction, qu'elle a catégoriquement niées. Le MPLA a démenti cette semaine que ce grand nettoyage suscitait des remous dans ses rangs, dénonçant une "vague de spéculations" lancées par des individus "de mauvaise foi". "Tout ça n'est pas vrai", a insisté le bureau politique du parti dans un communiqué. Mais ces fractures se sont à nouveau manifestées vendredi. Lors de leurs travaux à huis clos vendredi, les membres du comité central se sont violemment opposés sur les dates proposées par dos Santos pour l'élection de son successeur, a rapporté à l'AFP l'un d'eux. "Tout indique que la majorité est favorable à ce que le congrès se tienne en juin ou en juillet. Nous sommes contre la bicéphalie actuelle", a-t-il assuré sous couvert de l'anonymat. Deux nouvelles réunions de la direction du MPLA ont été programmées en avril et en mai "pour parvenir à un accord sur les dates du congrès proposées par le président dos Santos", a annoncé à l'issue de la réunion à la presse le porte-parole du comité central, Norberto Garcia. Avec l'AFP


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