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Cameroun: un an de prison pour 26 personnes arrêtées en marge d’une marche de l’opposition

Vingt-six Camerounais arrêtés fin janvier à Yaoundé, en marge d'une manifestation à l'appel du principal opposant, Maurice Kamto, ont été condamnés lundi soir à un an de prison ferme pour manifestation illégale, a appris l'AFP mercredi auprès d'un de leurs avocats. Un tribunal de Yaoundé a condamné 26 personnes à un an de prison ferme pour "attroupement et manifestation illégale" a affirmé Me Sylvain Souop, chef de file des avocats du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Parmi les condamnés, "au moins 12 sont du MRC", les autres étant des personnes arrêtées alors qu'elles avaient prévu de prendre part à une manifestation apolitique prévue le même jour que celle de ce parti, a ajouté Me Souop. Selon lui, le tribunal a lié leur sort à celui des condamnés du MRC. Dans le cadre de la même procédure, "onze prévenus ont été relaxés", dont au moins deux sympathisants du MRC, a ajouté l'avocat. "Nous avons interjeté appel de cette décision", a-t-il poursuivi, la qualifiant de "scandaleuse". "Elle est scandaleuse parce qu'elle défie toutes les règles du droit", a-t-il estimé. Les condamnés avaient été arrêtés le 26 janvier à Yaoundé en marge d'une manifestation organisée par le MRC pour dénoncer notamment le "hold-up électoral" commis selon lui lors de la présidentielle de 2018. Classé deuxième au terme de ce scrutin, M. Kamto en revendique la victoire. De nombreux autres militants du MRC et son leader Maurice Kamto avaient été aussi arrêtés le 26 janvier et les jours suivants. Depuis, ils sont écroués, pour la plupart à Yaoundé. En dehors des militants condamnés lundi soir, les procédures engagées contre d'autres se poursuivent. Mi-février, M. Kamto et plusieurs autres personnes avaient été présentés devant le tribunal militaire de Yaoundé, où une information judiciaire pour des faits allégués d'"hostilité contre la patrie" et "insurrection" a été ouverte à leur encontre. Début mars, l'Union européenne avait dénoncé "l'ouverture de procédures disproportionnées" contre M. Kamto et ses sympathisants, dénonçant le "malaise politique" qu'aurait entraîné l'arrestation et la "détention prolongée" de M. Kamto. Les affirmations de l'UE "résistent peu à l'analyse, à la réalité et à la véracité des faits", a réagi le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, appelant "à une bonne compréhension de la situation" qui prévaut au Cameroun. Avec AFP


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