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RD Congo

CPI : Jean-Pierre Bemba acquitté en appel

L’ex-vice-président congolais avait été condamné en 2016 à dix-huit ans de prison pour "crimes de guerre" et "crimes contre l’humanité" en Centrafrique.

Dix ans après son arrestation, Jean-Pierre Bemba est fixé sur son sort devant la Cour pénale internationale ce vendredi. 

La Cour pénale internationale (CPI) a acquitté vendredi en appel l'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba des crimes de guerre et de crime contre l'humanité. Il avait été en première instance reconnu responsable d'une vague de meurtres et de viols commis par sa milice en Centrafrique et condamné à 18 ans de prison.

La chambre d'appel estime notamment que le jugement sur les actes criminels spécifiques de meurtre, viol et pillage avait été établi dans des termes fort larges, ne reflétant pas les charges pour lesquelles M. Bemba avait été condamné. 

Selon la chambre d'appel, le nombre d'actes criminels qui pourraient être poursuivis se ramènent à un meurtre, au viol de 20 personnes et à 5 actes de pillage.

Par ailleurs, la chambre d'appel a estimé que chambre de première instance a eu tort d'estimer que M. Bemba n'avait pas pris les mesures raisonnables pour empêcher ou réprimer les crimes commis par les troupes du Mouvement de libération du Congo (MLC) en Centrafrique.

Par conséquent, la chambre d'appel annule la déclaration de culpabilité de Jean-Pierre Bemba, met fin à la procédure sur les actes criminels et acquitte l'accusé.

Coupable de crimes contre l'humanité

En 2016, l’ancien vice-président de la République démocratique du Congo et ex-candidat à l’élection de 2006 avait été reconnu coupable par la justice internationale de "crimes contre l’humanité et de "crimes de guerre ", commis non pas dans son pays mais en République centrafricaine, en 2002 et 2003. 

Le "chairman ", comme l’appellent ses partisans, avait été condamné à dix-huit ans de prison.

Jean-Pierre Bemba, qui n’était pas en République centrafricaine au moment des faits, avait été condamné en tant que supérieur hiérarchique n’ayant ni prévenu, ni puni les crimes de sa milice, le Mouvement pour la libération du Congo (MLC), devenue depuis un parti politique en RDC.

Durant cinq mois en 2002 et 2003, quelque 1 500 soldats du MLC avaient tué, pillé et ravagé. De nombreuses victimes avaient témoigné lors du procès, évoquant notamment des viols, le plus souvent collectifs et en public.

Tout au long du procès, il a nié toute responsabilité et implication. Il assure qu'il n'avait pas le contrôle de ses hommes présents en République centrafricaine. Une fois la frontière traversée, les combattants du MLC ont apparemment été placés sous l'autorité de l’armée régulière centrafricaine, défend-il.

Jean-Pierre Bemba a été arrêté en Belgique en mai 2008, à la demande de la CPI. L’homme d’affaires y vivait en exil depuis sa fuite de Kinshasa, en 2007.

Avec Belga



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