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Afrique du sud : Cyril Ramaphosa aurait enlevé ses cambrioleurs pour cacher de l’argent «caché»

Cyril Ramaphosa est accusé par son ancien chef des renseignements d’avoir acheté le silence de cambrioleurs qui seraient tombés sur quelque 4 millions de dollars cachés dans une de ses propriétés.

Le président sud-africain est accusé d’avoir enlevé et interrogé des cambrioleurs tombés sur 3,8 millions d’euros «cachés» dans une de ses propriétés, avant d’acheter leur silence, selon une plainte pour «enlèvement» et «corruption» déposée ce mercredi contre le chef de l’Etat par un ancien haut responsable. «Aujourd’hui, j’ai pris la décision sans précédent de porter plainte contre son excellence, le président de la République d’Afrique du Sud», Cyril Ramaphosa, affirme ainsi Arthur Fraser, ancien chef des renseignements sud-africains, dans une déclaration écrite.

«Cette plainte découle du vol de […] plus de 4 millions de dollars [3,8 millions d’euros, ndlr] cachés» dans une ferme appartenant à Cyril Ramaphosa, dans le nord-est du pays, ajoute Arthur Fraser. Brève, sa déclaration est avare de détails. L’homme affirme néanmoins que le cambriolage a été commis le 9 février 2020 et que «le Président a dissimulé ce délit» à la police et aux services fiscaux, «et a ensuite payé les coupables pour leur silence».

L’ancien chef des renseignements dit avoir fourni à la police les «preuves à l’appui» de sa plainte : «photos, comptes bancaires, noms et vidéos». Son avocat, Me Eric Mabuza, a quant à lui confirmé que la plainte avait été déposée dans un commissariat de Johannesburg ce mercredi.

Des accusations sur fond de rivalité politique

Après une carrière dans le renseignement, Arthur Fraser avait pris la tête des services pénitentiaires. Deux mois après l’incarcération de l’ex-président Jacob Zuma en juillet 2021 pour outrage à la justice, il avait pris la décision de le libérer sur parole pour raison médicale. Principal opposant politique de Cyril Ramaphosa au sein de l’ANC, parti historique au pouvoir, Jacob Zuma a été poussé à la démission en 2018 après une série de scandales de corruption.

Cyril Ramaphosa a fait de la lutte contre ce fléau un cheval de bataille. Mais il a lui-même été appelé à témoigner devant la commission chargée d’enquêter sur le pillage des caisses de l’Etat pendant l’ère Zuma. L’ANC doit maintenant décider d’ici à décembre si elle maintient ou non Cyril Ramaphosa comme candidat à la présidentielle de 2024.



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