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Gaz lacrymogène et interpellations pour disperser des manifestants de l’opposition en RDC

La police a dispersé à coup de gaz lacrymogène des manifestants qui commençaient à se réunir à plusieurs endroits du pays. Elle a arrêté quelques personnes parmi lesquelles des dirigeants de l’opposition.

Le député Martin Fayulu de l’Engagement la citoyenneté et le développement (Ecidé) et Jean Marc Kabund, secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) ont été arrêtés au point de départ de la manifestation.

Félix Tshisekedi, le président du Rassemblement de l’opposition, n’a pas pu sortir de chez lui, séquestré, d’après lui, par la police.

Le commandant de la police à Kinshasa a confirmé l’arrestation de manifestatants.

Selon le général Sylvano Kasongo, cité par des journalistes dans la capitale congolaise, seul Martin Fayulu pourra être relâché à cause de son statut de parlementaire, mais les autres seront déférés devant les instances judiciaires pour avoir troublé l’ordre public.

D’autres cas d’arrestations ont été signalés ailleurs.

L'opposition congolaise, qui demande sans soutien extérieur le départ du président Joseph Kabila dès la fin de l'année, a tenté le "bras de fer" jeudi contre le pouvoir, avec des marches interdites et très vite dispersées par les autorités.

A Kinshasa et dans toutes les grandes villes, les forces de sécurité ont dispersé, le plus souvent avec des gaz lacrymogènes, les manifestations qui ont rassemblé quelques dizaines voire centaines de personnes.

Même M. Tshisekedi n'a pas pu répondre à son propre mot d'ordre. Des policiers se sont déployés devant sa résidence dans la commune de Limete à Kinshasa.

Les policiers ont bloqué sa rue et tiré des gaz lacrymogènes pour disperser plusieurs dizaines de sympathisants rassemblés devant chez lui, a constaté l'AFP.

A Kinshasa toujours, une dizaine de personnes auraient été arrêtées aux abords du campus universitaire.

A Kananga (Kasaï, centre), une femme a été blessée à la jambe et un homme à la tête pendant la dispersion d'une manifestation de 50 à 300 personnes à coup de gaz lacrymogènes, a constaté un correspondant de l'AFP.

Dans cette même ville, des manifestants se sont repliés dans des installations de la Mission des Nations unies (Monusco) lors d'affrontements avec la police.

A Goma (est), fief du mouvement Lutte pour le changement (Lucha), des jeunes se sont affrontés avec la police et ont dressé des barricades. Dans la province voisine du Sud-Kivu, Lucha déplore l'arrestation de dix militants.

A Kasindi, dans la même province du Nord-Kivu, 13 personnes arrêtées dans l'avant-midi sont toujours détenues, rapporte le correspondant de VOA Afrique sur place.

Dans la ville de Butembo, cinq manifestants arrêtés le matin ont été relâchés quelques heures après, a constaté le correspondant de VOA Afrique.

"La situation sécuritaire est relativement calme jusque là", a indiqué à l'AFP le porte-parole de la police nationale peu avant 8h00 GMT, ajoutant qu'un point serait fait à 11h00 GMT.

Le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement (Rassop) a appelé les Congolais à descendre dans la rue pour demander le départ du président Kabila dès la fin de l'année et pour manifester contre le calendrier électoral qui prévoit des élections le 23 décembre 2018.

Les marches ont été interdites par les autorités locales des grandes villes. "La police va décourager tous ceux qui empêcheraient les autres de vaquer librement à leurs occupations", a prévenu son porte-parole le colonel Mwanamputu, dénonçant "le bras de fer" de l'opposition avec les autorités.



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