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Ghana : Le président du Ghana appelle à l’arrêt des violences contre les journalistes

Le président du Ghana, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo a invité, mercredi, les dirigeants du monde à faire un effort supplémentaire pour mettre un terme à toutes les formes d'agressions des journalistes soutenus par l'Etat. En prononçant un discours lors de la cérémonie de remise du Prix Guillermo Cano de l'UNESCO à l'occasion de l'édition 2018 de la Journée de la liberté de la presse à Accra, il a condamné toutes les formes d'agressions des journalistes dans l'exercice de leurs fonctions. Il a déclaré qu'il fallait désapprouver toutes les formes de violence contre les journalistes dans le monde. "Je profite de cette occasion pour inviter les gouvernements du monde entier à mettre fin aux actes cautionnés par les Etats visant à restreindre la pratique du journalisme. Quand elle est soutenue, la presse libre a le potentiel d'accélérer le développement de la société. En effet, une démocratie n'a pas de place pour une presse qui n'est pas critique envers le gouvernement", a déclaré le président. Le président Akufo-Addo a identifié certains des nouveaux problèmes de la liberté de la presse, en particulier à l'ère des réseaux sociaux, en indiquant que: "le risque de campagnes de désinformation délibérées par certains éléments dans l'espace démocratique et le risque de désinformation fortuite par les professionnels de la presse dans leur volonté d'être les premiers à diffuser une information sont d'autres problèmes qui se posent. Le photojournaliste égyptien Mahmoud Abu Zeid, surnommé Shawkan, désigné par un jury international indépendant de professionnels de la presse comme le lauréat du Prix pour la liberté de la presse UNESCO/Guillermo Cano, n'était pas présent pour recevoir son prix. M. Abu Zeid est emprisonné, depuis le 14 août 2013, après son arrestation alors qu'il couvrait une manifestation sur la place Rabaa Al-Adawiya au Caire. Au début de l'année 2017, le procureur aurait réclamé la peine de mort à son encontre dans le cadre de son procès. Le président Akufo-Addo a déclaré que la communauté internationale ne l'a pas oublié et a invité tous les individus et institutions luttant pour sa libération à ne pas perdre espoir dans leur combat. Le Groupe des Nations Unies sur les détentions arbitraires a qualifié son arrestation et sa détention d'arbitraires et de contraires aux droits et libertés garanties par la Déclaration universelle des droits de l'Homme et au Pacte international sur les droits civiques et politiques. Il a reçu 25.000 dollars. Ce prix est financé par la Fondation Guillermo Cano Isaza de Colombie, la Fondation Helsingin Sanomat de Finlande et le Namibia Media Trust. La Journée mondiale de la liberté de la presse 2018 est organisée conjointement par l'UNESCO et le gouvernement du Ghana sur le thème "Garder le pouvoir sous contrôle: Presse, Justice et Etat de droit". Le directeur général-adjoint de l'UNESCO, Getachew Engida, a estimé que les crimes contre les journalistes ne doivent pas rester impunis afin de leur assurer une meilleure protection. Il a indiqué que les statistiques de l'UNESCO montrent que plus de 800 journalistes ont été tués, ces dix dernières années et que neuf de ces assassinats sur dix sont restés impunis. Il a rappelé qu'à chaque fois qu'un journaliste était tué, l'UNESCO réclamait justice. "Ainsi, l'UNESCO, qui assure la mise en oeuvre du Plan d'action des Nations Unies pour la sécurité des journalistes et le problème de l'impunité, est convaincu que ce plan donne une feuille de route sur la manière d'améliorer la sécurité des journalistes". "Afin d'assurer une meilleure protection des journalistes, l'UNESCO encourage la mise en place de mécanismes nationaux pour la sécurité des journalistes", a-t-il ajouté. Il a souligné qu'un environnement dans lequel les journalistes pouvaient faire leur travail sans craindre pour leurs vies et les citoyens pouvaient avoir accès à l'information pour prendre des décisions éclairées, était le seul dans lequel la démocratie et le développement pouvaient prospérer. Afin d'éliminer le facteur de la peur, qui mène à l'auto-censure et réduit les sociétés au silence, M. Engida a estimé que les tribunaux devaient protéger les journalistes contre les attaques et démontrer le pouvoir de l'Etat de droit à mettre fin à l'impunité des crimes contre les journalistes. Avec PANA


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