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Michel Thierry Atangana, ex-détenu, citoyen d’honneur en France: “On ne peut pas effacer les stigmates” de la prison

Après 17 ans en prison au Cameroun, Thierry Atangana vient d’être fait citoyen d’honneur de la ville de Saint-Pol de Léon. La cérémonie s’est déroulée samedi 29 juin. L’ex-détenu s’est dit « trop ému » et estime que les séquelles de la prison ne peuvent pas être effacées. « C’est un moment très fort. Je suis trop ému », s’est exprimé Michel Thierry Atangana, ex-détenu au Cameroun, fait, samedi 29 juin, citoyen d’honneur de la ville de Saint-Pol de Léon en France. Entouré de sa famille et de nombreux défenseurs de sa cause, Michel Thierry Atangana a reçu au Majestic le titre de citoyen d’honneur de la ville lors d’une cérémonie sobre et émouvante. Le cauchemar de Michel Thierry Atangana débute le 12 mai 1997, lorsque expert financier, il est nommé par le président Paul Biya à la tête d’un consortium chargé de piloter la construction de routes au Cameroun. Il sera ensuite interpellé puis accusé de « détournement de deniers publics » et « trafic d’influence ». Jugé sans avocat, il sera condamné à quinze ans de détention avant un nouveau procès qui alourdira sa peine. Aujourd’hui libre, Michel Thierry Atangana n’est pas prêt à oiblier ces terribles années en prison. « Des séquelles, elles sont éternelles, ineffaçables. Les stigmates de la souffrance demeurent. C’est un faux-débat de penser qu’un jour à l’autre, on peut effacer de sa conscience 17 longues années dans une cellule », dit-il. Avant d’ajouter: «Quand vous sortez d’un combat comme celui que je mène, je dois accepter d’emporter toute ma vie de stigmates. Il ne faut pas penser qu’on peut les effacer, il faut les porter dans un contexte positif». Il estime que le premier effort à faire, c’est sur soi-même. «C’est d’éviter la haine, la rancoeur, pas de revanche». Lors de la cérémonie, les nombreuses prises de paroles ont retracé l’enfer vécu par Michel Thierry Atangana, mais aussi et surtout la grandeur du combat qu’il continue à mener pour faire évoluer la protection juridique des Français se rendant à l’étranger et, au-delà, les droits de l’Homme, la justice, l’égalité.


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