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Ouganda: des étudiants manifestent contre la suppression de la limite d’âge du président

La police ougandaise a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser des centaines d'étudiants qui manifestaient malgré l'interdiction jeudi à Kampala contre la possible suppression de la limite d'âge pour être élu président qui permettrait à Yoweri Museveni, actuel chef de l'Etat, de se représenter en 2021.

Des centaines d'étudiants de l'université Makerere, la plus grande du pays, ont ignoré l'interdiction de manifester de la police mercredi et protesté aux cris de "K'ogikwatako!" ("Ne la touchez pas!", en luganda, une langue locale) en référence à la limite d'âge inscrite dans la Constitution.

Des officiers armés ont envoyé des salves de gaz lacrymogène poussant les étudiants à se réfugier dans les halls de leurs résidences. Des étudiants été poursuivis et arrêtés par des officiers armés.

Des opposants politiques ont aussi été arrêtés jeudi, notamment le chef de l'opposition Kizza Besigye, battu quatre fois à la présidentielle par M. Museveni.

Un député du parti au pouvoir, Raphael Magyezi, devait remettre une motion au Parlement jeudi, première étape vers l'adoption d'un amendement constitutionnel supprimant la limite d'âge présidentiel. Toutefois, à la mi-journée, la motion n'avait pas été ajoutée à l'ordre du jour du Parlement.

M. Museveni, au pouvoir depuis 1986, a affirmé qu'il avait 73 ans, ce qui lui interdit de se présenter en 2021 pour un sixième mandat consécutif. En effet, la Constitution actuelle impose aux candidats à la présidentielle d'être âgés entre 35 et 75 ans.

En 2005, le Parlement avait adopté un amendement constitutionnel pour supprimer la limitation à deux mandats présidentiels, permettant ainsi à Yoweri Museveni de se présenter pour un troisième, quatrième et cinquième mandat.

Des petites manifestations ont également eu lieu ailleurs dans le pays. A Lira, dans le nord, des manifestants ont placé au milieu d'un carrefour un faux cercueil sur lequel on pouvait lire: "La suppression de la limite d'âge présidentiel est la mort de notre pays".

Mercredi, la police a investi les locaux de la branche locale de l'ONG Action Aid qui avait émis des critiques au sujet de la modification de la Constitution sur la limite d'âge.

L'ambassadrice américaine en Ouganda, Deborah Malac, a affirmé jeudi être "profondément préoccupée" par la situation.

"Nous appelons le gouvernement ougandais à garantir à tous ses citoyens la liberté de parole, d'expression et de rassemblement, sans crainte d'intimidation", a-t-elle déclaré.



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