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Retour sur le Sommet et le Forum économique Russie-Afrique : « L’ACB-J3M était invitée à Sotchi par les organisateurs » (Dr Thierry-Paul IFOUNDZA)

Parallèlement au Sommet, le Forum économique Russie-Afrique s’est tenu les 23 et 24 octobre derniers 2019 à Sotchi. Le Forum a réuni les chefs d’État africains et les représentants des milieux d’affaires et des services publics russes, africains et internationaux, ainsi que les organisations de coopération du continent africain. Sans oublier les associations qui œuvrent pour la démocratie et le développement. Parmi celles-ci, l’ACB-J3M-France (Actions pour le Congo-Brazzaville avec Jean-Marie Michel Mokoko), représentée par son président, le Docteur Thierry-Paul Ifoundza. Interview.

Le Sommet et le Forum économique de Sotchi n’ont pas seulement réuni les Chefs-d’Etat, mais aussi les représentants des associations. C’est donc à ce titre que vous y étiez ? 

 

Thierry-Paul Ifoundza : Oui ! J'y ai été invité par le Comité d'organisation de cette rencontre internationale entre la Russie et l'Afrique. Je représentais l'association ACB-J3M-France, qui conduit des actions politico-socio-économiques pour le développement du Congo-Brazzaville. 

 

Pourquoi l’ACB-J3M et pas les autres ?

 

TPI : Je ne sais quoi vous dire. Toutefois, les autorités russes connaissent très bien les compétences et les contributions de certaines diasporas qui œuvrent dans le développement d'un certain nombre de pays, je peux citer les diasporas juives, coréennes, vietnamiennes, indonésiennes, etc. Par conséquent, pour une coopération efficace,  les invitations à ces Sommet et Forum ne pouvaient pas se limiter aux seuls Chefs d'État et de gouvernement. Mais si vous voulez une tentative d’explication de la présence de l’ACB-J3M, c'est par le canal de l'Internet que le Comité d'organisation nous a découverts. Evidemment, en tant que président de l’association, j’ai répondu favorablement à l’invitation. 

 

Et de quoi avez-vous parlé ?

 

TPI : D’abord, j'ai assisté à la session plénière co-présidée par les présidents russe Vladimir Poutine et égyptien Abdelfattah AL-Sisi. Dans leurs interventions, ils ont fait valoir le  potentiel de coopération entre l’Afrique et la Russie, les compétences de la Russie au profit de l'Afrique et les défis que doit affronter ce continent pour le bien-être des citoyens. « Chaque individu aspire à mieux vivre, à élever ses enfants dans un environnement sécurité », a martelé le président Poutine.

Ensuite, j'ai participé aux conférences sur, entre autres, le secteur agroalimentaire. Pour vous donner un exemple, aujourd'hui le Congolais ne sait pas ce qu'il met dans son assiette, il ne mange pas à sa faim, il ne boit pas à sa soif. Pire encore, dans un cadre général, l'Afrique importe des denrées alors qu'elle possède des terres fertiles, un climat favorable à l'agriculture et une population en majorité jeune. La Russie peut donc aider l'Afrique à développer ce secteur agroalimentaire, à l'accompagner dans le processus de l'industrialisation. Tout comme elle est prête à aider l’Afrique dans le traitement de l’eau potable et de l’électricité. Ensuite, nous avons abordé la lutte contre la criminalité, au sens large du terme. Il ne vous a pas échappé que nos pays souffrent de l’insécurité et, surtout, des détournements de fonds. Le Congo de Denis Sassou-Nguesso, en matière de corruption, n’a pas de leçons à recevoir du monde, vous le savez déjà. Enfin, le domaine médical. Etant médecin, je ne pouvais pas aller à ce Forum sans m'intéresser aux problématiques de la santé. J'ai pu m'entretenir avec des professionnels de santé de renom, visiter des stands de matériels biomédicaux, d'intelligence artificielle et de  l'innovation biomédicale. La Russie a des compétences inégalées en matière de lutte contre les anthropozoonoses qui sévissent en Afrique centrale, plus particulièrement chez nous au Congo-Brazzaville, avec une très forte létalité et mortalité… Voilà une autre opportunité que nous ne devrions pas laisser passer. 

J’ai pu discuter aussi avec les représentants d’autres associations. Une occasion d'évoquer, en aparté, avec nos frères africains, les questions de la coopération Sud-Sud. Nos frères de la République Démocratique du Congo (RDC) avaient un stand. Ils sont arrivés au Forum avec des doléances bien précises en rapport avec des projets de développement des provinces de leur pays, là où la délégation du Congo-Brazzaville n’a évoqué que la construction des pipelines, afin exploiter les matières premières. Mais bon…

 

Ça valait donc la peine de vous rendre à Sotchi ?

 

TPI : Oui ! En tout cas ce Forum a donné aux acteurs économiques, ainsi qu’aux autorités africaines, et c’est à eux d’y réfléchir, la possibilité à l’avenir de diversifier leurs partenaires économiques d'une part, et d’étaler les avantages de l'intégration économique en Eurasie et en Afrique pour les entreprises, d'autre part. Je suis du même avis que les Russes lorsqu’ils ont dit que cet événement va donner une nouvelle impulsion dans la coopération économique Russo-Africaine.

Par ailleurs, j'ai été étonné de la forte présence de nos frères des diasporas africaines, francophones comme anglophones, évoluant en Europe et qui pour la plupart sont déjà engagés dans des projets concrets de création d'entreprises dans leurs pays. Je les ai rencontrés pendant les pauses café, sur les allées au bord de la mer noire lors des promenades le soir.

 

Avant d’y aller, vous connaissiez bien la Russie…

 

TPI : Tout à fait ! J’y ai, en effet, passé une partie de mes études universitaires.

 

Propos recueillis par Bedel Baouna  

 

 

 

 

 

 

 



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